Enfin ! Après 18 mois de « planche à billets » bien peu efficace et même une nette rechute de l’activité début 2016, l’économie eurolandaise semble reprendre quelques couleurs. Ce n’est pas trop tôt ! Mais que de temps perdu !
Pour autant, dans le contexte difficile actuel, ne soyons pas trop exigeants ! En effet, à la surprise générale, les indicateurs Markit des directeurs d’achat ont nettement progressé en octobre dans la zone euro. En atteignant 53,3 dans l’industrie et 53,5 dans les services, ces indicateurs avancés de la croissance eurolandaise montre que cette dernière pourrait s’améliorer au quatrième trimestre, après un nouvel à-coup au troisième.
Vers un léger mieux pour la croissance eurolandaise au quatrième trimestre 2016.
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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI
Il ne faut cependant pas rêver. Comme le montre le graphique ci-dessus, le glissement annuel du PIB eurolandais continuera d’osciller entre 1 et 1,5 %.
La croissance forte reste toujours très loin de la zone euro.
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Sources : ZEW, Sentix, ACDEFI
D’ailleurs, en dépit d’une amélioration notable en septembre et octobre, les indicateurs Zew et Sentix relatifs à l’UEM demeurent toujours très bas et confirment que le retour de la croissance forte n’est toujours pas d’actualité, ni pour demain ni pour après-demain.
En fait, comme cela s’observe d’ailleurs continûment depuis 2010, une grande partie du salut de la zone euro provient de l’Allemagne, qui continue de se distinguer par son dynamisme économique. Ainsi, après une hausse de 3,1 points en septembre, l’indice IFO du climat des affaires en a encore gagné 1 en octobre. Avec un niveau de 110,5, il se situe à un plus haut depuis avril 2014 et indique que la croissance allemande pourrait assez rapidement dépasser les 2,5 %.
Vers une croissance allemande proche de 3 % ?
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Sources : Destatis, IFO, ACDEFI
Corroborant cette vigueur prévisible, l’indice IFO des perspectives d’activité, qui avait déjà progressé de 4,4 points en septembre, en a encore gagnés 1,6 en octobre. Il atteint désormais un sommet depuis mai 2014.
Les Allemands croient en l’avenir…
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Sources : Destatis, IFO, ACDEFI
Parallèlement, toujours en octobre, les indices Markit des directeurs d’achat ont progressé de 0,8 point dans l’industrie et de 3,2 points dans les services. Mais c’est surtout les niveaux de ces indices qui détonnent : respectivement 55,1 et 54,1.
Des performances qui tranchent évidemment avec celles de la France. Ainsi, dans l’industrie, l’indice Markit PMI est certes sorti de la zone de récession pour la première fois depuis sept mois. Il atteint désormais un niveau de 51,3 (contre 49,7 en septembre), soit presque 4 points en-deçà de son homologue allemand.
Activité dans l’industrie : l’Allemagne toujours loin devant la France.
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Sources : Markit, ACDEFI
Dans les services, l’écart est moins élevé (en l’occurrence 2 points), mais l’indice français a repris le chemin de la baisse, tandis que son homologue allemand a fortement progressé. Dès lors, avec un niveau de 52,1 en octobre, l’indice PMI dans les services montre que la croissance de ce secteur d’activité reste fragile.
Et ce d’autant que l’indice INSEE du climat des affaires dans les services a reperdu 1 point en octobre, tout comme dans l’industrie d’ailleurs. Ce qui confirme la situation difficile de l’économie française.
L’écart France-Allemagne est moins marqué dans les services mais repart au désavantage de l’Hexagone.
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Sources : Markit, ACDEFI
Autrement dit, comme cela a été déjà été observé lors de la baisse du PIB au deuxième trimestre et avec la petite progression du troisième (cf. notre « Humeur »), la croissance annuelle du PIB français sera d’au mieux 1,2 % en 2016.
France : la croissance molle encore et toujours.
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Sources : INSEE, ACDEFI
Quant à 2017, nous sommes confortés dans notre prévision d’une croissance oscillant autour de 0,8 %. Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser…
Marc Touati