Républicains et Présidentielles : ne soyons pas primaires…

Comme nous l’évoquions dans ces mêmes colonnes la semaine dernière, les programmes économiques des candidats à la Présidentielle 2017 les plus audacieux sont ceux de François Fillon, Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire. Pourtant, selon les sondages, c’est Alain Juppé qui semble plébiscité par les électeurs de droite et vraisemblablement par une majorité de Français. Compte tenu des dérapages à répétition de François Hollande, de l’état lamentable des propositions économiques de la gauche et bien sûr de la quasi-certitude d’une présence de Marine Le Pen au second tour de la Présidentielle, Alain Juppé est donc bien parti pour être le futur Président de la République française. Bien entendu, rien n’est jamais joué d’avance. Ainsi, quelques mois avant les élections présidentielles de 1995, Edouard Balladur était quasiment certain, du moins selon les sondages, d’être le prochain Président. Mais, il ne passa même pas le premier tour. En 2002, Lionel Jospin connaissait le même destin. Bref, personne ne peut aujourd’hui savoir qui sera le prochain Président. Pour autant, l’engouement actuel pour Alain Juppé, 71 ans, énarque, inspecteur des finances et qui a commencé sa carrière politique en 1976 montre combien de très nombreux Français restent attachés au monde d’hier. Ils n’admettent toujours pas que le monde qui les a vus naître a disparu. Plutôt que de regarder la réalité en face et d’affronter le « nouveau monde », ils préfèrent se morfondre et rabâcher « c’était mieux avant ». Quel dommage ! Dans ce cadre, ils n’ont d’autres choix que de plébisciter le candidat, certes d’alternance, mais qui propose les réformes économiques les plus modestes. Autrement dit, ils ne veulent pas prendre le risque d’une « thérapie de choc » peut-être difficile à court terme mais libératrice et bénéfique à moyen terme. Ils préfèrent au contraire s’enliser tranquillement dans la croissance molle, avec un chômage élevé et des dépenses publiques pléthoriques pour masquer la triste réalité. Et ce d’autant que les injections de morphine de la BCE les anesthésient complètement. Mais jusqu’à quand ?