Il est où le bonheur ?

A force de se focaliser sur les statistiques économiques et financières, qui ont évidemment une importance majeure, on en oublie parfois la dimension philosophique de l’être humain : et si finalement le but de l’humanité était tout simplement l’atteinte du bonheur. Autrement dit, abandonnons le dogme du PIB pour le remplacer par le BIB : le bonheur intérieur brut. Seulement voilà, comme dit la chanson : « il est où le bonheur ? » Est-ce se contenter de son lot quotidien ? Par exemple, une croissance molle, un chômage élevé… Est-ce au contraire se fixer des objectifs de plus en plus ambitieux, quitte à prendre des risques, mais finalement avoir la satisfaction d’avoir su se dépasser ? Il n’y a évidemment pas de réponse parfaite, car, comme le soulignait Einstein : tout est relatif. Ainsi, Il faut reconnaître que lorsque l’on voyage à travers le monde, et que l’on prend ainsi la mesure des difficultés sociales qui prévalent dans de nombreux pays, notamment émergents, sans parler de la misère qui peut parfois y sévir, on réalise combien nous sommes heureux en France. Son modèle est d’ailleurs bien connu : nous payons beaucoup d’impôts, mais, en échange nous bénéficions d’un « open bar » : l’école, la santé, les congés, le chômage, la retraite, la sécurité, « all inclusive » : tout est pris en charge ! Nous sommes donc « heureux ». Mais encore faut-il le rester et surtout à quel prix ? Car, soyons réalistes : depuis une vingtaine d’années, ce modèle est de plus en plus battu en brèche. Certes, nous payons toujours de plus en plus d’impôts et les dépenses publiques ont atteint des sommets historiques, mais le reste du modèle ne suit plus : les formations scolaires et universitaires battent de l’aile, l’ascenseur social a quasiment disparu, la santé est à multiples vitesses et de plus en plus chère, la retraite ne sera bientôt plus financée et la sécurité des citoyens est de moins en moins assurée. En d’autres termes, nous avons toujours les inconvénients du « modèle français » (impôts confiscatoires, marché de l’emploi ultra-rigide, réglementations excessives, charges qui pèsent sur le travail trop élevées…), mais plus beaucoup d’avantages. Dans ce cadre, le niveau du BIB français risque d’être encore plus mauvais que celui du PIB…