France et zone euro : vers des lendemains difficiles…

Après la nette chute de l’indice Sentix de confiance des investisseurs en juillet dans la zone euro, une nouvelle baisse marquée de l’indice Zew dans cette même zone euro était attendue pour juillet.

Nous étions cependant loin d’imaginer qu’il ne s’agirait pas d’une baisse mais d’une véritable dégringolade. L’indice Zew a ainsi chuté de 34,9 points sur le seul mois de juillet, atteignant un niveau de – 14,7 : un plus bas depuis août 2012, à une époque où le glissement annuel du PIB eurolandais oscillait autour de – 1 %…

 

Indices ZEW et Sentix dans la zone euro : des rechutes très inquiétantes.

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Sources : ZEW, Sentix, ACDEFI

Certes et fort heureusement, la baisse des indicateurs Markit PMI des directeurs d’achat a été moins importante. En l’occurrence, – 0,9 point tant dans l’industrie que dans les services.

 

Les indicateurs Markit annoncent également une nette décélération de la croissance eurolandaise.

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Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI

Pour autant, avec des niveaux de respectivement 51,9 et 52,7, ces indicateurs avancés de la croissance de la zone euro indiquent que cette dernière est appelée à décélérer nettement au cours des prochains trimestres, retournant très logiquement vers son niveau structurel, c’est-à-dire autour de 0,8 %.

Autrement dit, l’économie eurolandaise a bien mangé son pain blanc, il faut désormais espérer que le ralentissement ne sera pas aussi dramatique que ne l’annoncent les indicateurs Sentix et Zew.

Dans ce contexte difficile, et pour ne pas changer, la France s’est encore illustrée par sa faiblesse économique. Et ce, en dépit de l’organisation de l’Euro2016 et du beau parcours des Bleus.

Ainsi, malgré ces soutiens (certes très relatifs, comme nous l’expliquions dans ces mêmes colonnes il y a une dizaine de jours) à l’activité et au moral, l’indice Markit PMI est resté nettement sous la barre des 50 dans l’industrie (à 48,6 précisément, contre 48,3 le mois précédent), se situant toujours très loin derrière ses homologues allemands et eurolandais.

 

L’industrie française toujours loin derrière ses homologues allemandes et eurolandaises.

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Sources : Markit, ACDEFI

A ce sujet, il faut souligner qu’en dépit d’une inévitable baisse, les indices Markit dans l’industrie continue de surprendre dans la zone euro et surtout en Allemagne, où il reste à un niveau très élevé de 53,7.

Mais cette résistance est encore plus surprenante dans le secteur des services outre-Rhin. Et pour cause : malgré le ralentissement mondial, l’indice Markit PMI correspondant a progressé de 0,9 point en juillet, à 54,6. De quoi prévoir une croissance allemande supérieure à 2 % au cours des prochains trimestres.

Bien loin de cette performance, l’indice Markit français relatif aux « services » a certes progressé de 0,4 point en juillet, repassant au-dessus de la barre des 50.

 

Activité dans les services : l’Allemagne loin devant, la zone euro en retrait et la France à la traîne.

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Sources : Markit, ACDEFI

Cependant avec un niveau de seulement 50,3, il n’y a malheureusement pas grand-chose à attendre en termes de croissance économique.

Les niveaux des indices Markit dans l’industrie et les services indiquent même que le glissement annuel du PIB français pourrait rapidement revenir vers 0 %.

 

Vers une croissance française de 0 % avant la fin 2016 ?

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Sources : INSEE, Markit, ACDEFI

Et bien entendu, ces enquêtes n’intègrent pas le dramatique attentat de Nice qui va inévitablement peser à la baisse sur un moral et une activité déjà en berne.

 

Marc Touati