C’est bien connu : le malheur des uns fait le bonheur des autres. Ainsi, depuis le triste vote des Britanniques en faveur du Brexit, de plus en plus de voix s’élèvent pour soutenir que cette mauvaise nouvelle pour le Royaume-Uni et pour l’Europe sera finalement une véritable aubaine pour certains pays européens et en particulier pour la France. Selon eux, l’exit du Royaume-Uni permettrait d’attirer de nombreux investisseurs, entreprises et particuliers actuellement installés outre-Manche sur les terres françaises. Parachevant ce miroir aux alouettes, les dirigeants politiques français, qui avaient pourtant érigé la finance comme leur grand ennemi, souhaitent désormais tout faire pour inciter cette dernière à délocaliser la City à la Cité… Nous nageons donc en pleine schizophrénie. Mais peu importe, puisque ces délocalisations en tous genres devraient relancer massivement la croissance française et permettre ainsi à la France de repasser devant le Royaume-Uni en tant que cinquième puissance économique mondiale. En un mot : magnifique ! Evidemment, nous aimerions adhérer à cette prévision. Pour autant, il nous faut avant tout rester réaliste. Or, en dépit des petits cadeaux fiscaux promis aux futurs investisseurs, entreprises et particuliers étrangers qui viendraient s’installer dans notre douce France, il ne faut pas oublier que l’économie hexagonale reste l’une des plus rigides du monde, avec l’une des fiscalités les plus prohibitives, des coûts du travail parmi les plus élevés, sans oublier une croissance parmi les plus faibles du globe. Les dernières enquêtes de conjoncture l’ont encore dernièrement montré : la France est le seul pays de la zone euro dans lequel les indicateurs des directeurs d’achat indiquent une baisse de l’activité, et ce, tant dans l’industrie que dans les services. Aussi, plutôt que de laisser croire que la croissance française va sortir grandie du Brexit, il serait plus opportun de rappeler que si le Royaume-Uni pourra sortir sans trop de dégâts de l’Union européenne, il n’en sera absolument pas de même pour la France. Explications…
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