Un Brexit coûterait plus cher à l’Europe qu’au Royaume-Uni.

Avec le Brexit c’est un peu comme avec Donald Trump. En effet, il y a environ un an, selon la plupart des sondages, la probabilité que ce dernier emporte les primaires des Républicains était d’environ 1 %. Et pourtant ! De même, il y a encore quelques semaines, la quasi-totalité des sondages annonçaient une victoire facile du Bremain. Or, depuis quelques jours et si les jeux ne sont évidemment pas encore faits, le Brexit est donné victorieux par de plus en plus d’enquêtes d’opinion. Il faut dire que la campagne de Cameron et des pro-Europe contre le « Leave » a été catastrophique. Et pour cause : plutôt que de montrer ce que le maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne pouvait lui apporter, ceux-ci ont basé leur campagne sur un catastrophisme autant excessif qu’erroné. Les mêmes élucubrations étaient pléthore lors du refus des Britanniques d’entrer dans l’euro et il n’en a rien été. Mieux, ou plutôt pire pour les partisans de l’Euro à tous prix, le Royaume-Uni est sorti renforcé de sa non-participation à la monnaie unique. Il a par exemple pu bénéficier d’une politique monétaire extrêmement réactive et accommodante. En fait, le Brexit effectif sera certainement beaucoup plus coûteux à l’Union européenne qu’au Royaume-Uni. En effet, un tel scénario ouvrira la boîte de Pandore de l’Exit et cassera définitivement la construction européenne telle que nous la connaissons depuis l’après-guerre. Un mouvement de défiance internationale à l’égard de l’Union s’engagera alors, produisant une tempête financière particulièrement dangereuse. C’est peut-être bien là que réside le vrai enjeu du référendum britannique. A savoir, faire comprendre aux dirigeants européens que l’Europe ne fait plus rêver. Plutôt que de faire peur aux Anglais, il serait donc beaucoup plus opportun de modifier les structures économiques et politiques de l’Union et aussi de la zone euro, de manière à en faire des terres de croissance forte et de chômage faible, tout en assurant la sécurité de leurs citoyens. Sinon, quelle que soit l’issue du référendum du 23 juin, l’Union européenne et la zone euro finiront forcément par exploser.