Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts, sauf si…

Nous l’avons constamment souligné depuis des années, et notamment au lendemain de la crise de 2008-2009 : les crises font partie de la vie économique. Il ne faut donc pas en avoir peur mais les appréhender comme des phases de mutations et d’opportunités. De la sorte, pour les pays, les entreprises et les particuliers qui ont réussi à les affronter comme telles, elles leur permettent d’en sortir gagnants et même renforcés. Comme disait Friedrich Nietzsche « ce qui ne me tue pas me rend plus fort ». Mais attention, cette réussite suppose deux conditions sine qua non. D’une part, savoir tirer les leçons des erreurs passées pour ne pas les rééditer. D’autre part, posséder une capacité d’adaptation à toute épreuve. C’est d’ailleurs là que résident les principales forces du système capitaliste depuis le XVIIème siècle et plus globalement de l’homo-economicus. A l’inverse, si le dogmatisme et le refus des réformes priment, l’échec est au bout du chemin. Par exemple, il faut savoir admettre que les stratégies économiques focalisées sur l’augmentation des dépenses publiques sont aujourd’hui vouées à l’échec. Continuer de le nier (comme trop de dirigeants politiques le font encore en France) ne produira que de l’inefficacité économique et sociale, ainsi que de graves déceptions qui ne feront qu’accroître les tensions sociétales. Les dernières tristes semaines nous l’ont malheureusement confirmé. C’est en cela que la résilience récente de l’économie française ne peut être que temporaire. En effet, le rebond de croissance de ces derniers trimestres n’est qu’un effet de correction de la faiblesse passée, associé à un alignement des planètes exceptionnel. A présent que les planètes se désalignent (notamment via l’augmentation des cours des matières premières et de l’euro), la réalité structurelle va reprendre le dessus : trop de pression fiscale, trop de rigidités, un manque criant de modernisation du modèle économique et social hexagonal. Autant de handicaps qui engendreront un net ralentissement de la croissance française d’ici la fin 2016.