En attendant le référendum sur le Brexit du 23 juin et les élections en Espagne du 26 juin, deux évènements qui risquent de susciter une belle pagaille sur les marchés financiers et sur la stabilité politique européenne, trois autres pays ont déjà commencé à semé le désordre au cours des derniers jours. Par ordre décroissant de proximité, il s’agit tout d’abord du Brésil, qui continue son « telenovela » sur la destitution de la Présidente Dilma Rousseff. Certes, compte tenu des graves erreurs et de l’amateurisme dangereux de cette dernière, qui ont contribué à plonger le Brésil dans une dramatique récession, cette destitution apparaît tout à fait justifiée. Toutefois, elle pourrait susciter à court terme une forte instabilité sociale dans le pays, avec risque d’émeutes, voire de guerre civile à la clé. Plus proche de nous, un autre évènement majeur est sur le point de se produire et de créer un précédent qui sera lourd de conséquence. A savoir, la suppression prochaine d’une partie de la dette grecque. En effet, même si cela n’est pas encore officiel et en dépit de la médiocrité des réformes engagées en Grèce, les Européens semblent désormais prêts à engager une annulation de quelques milliards de dette grecque ! La boîte de Pandore est donc bien ouverte. A présent que le premier pas de l’annulation de la dette d’un Etat européen a été franchi, la route risque d’être encore longue et pavée de nombreux « write off » des dettes publiques eurolandaises. Si cela n’est pas encore fait, il est donc urgent de vendre ses obligations d’Etat, y compris celle de la France. Nous touchons là au troisième évènement fâcheux de la semaine, en l’occurrence la confirmation que l’économie française est, à l’heure actuelle, irréformable. Certes, pour le moment, notamment grâce à la bienveillance de la BCE qui permet de maintenir les taux d’intérêt des obligations de l’Etat français sur des niveaux anormalement bas, ces erreurs stratégiques et le climat quasi-insurrectionnel qui grossit de jour en jour n’ont que peu de conséquences concrètes. Néanmoins, lorsque les Français et les investisseurs vont retrouver leurs esprits, le réveil risque d’être particulièrement douloureux.
Brésil, Grèce, France: c’est le début de la fin…
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- Toujours trop fragile.