Bourses : In May go away, in June bad fortune.

Ne l’oublions jamais : même s’ils peuvent parfois paraître complexes, voire impressionnants, les marchés financiers ne sont finalement qu’une simple représentation des relations humaines. John Maynard Keynes évoquait les « animal spirits », c’est-à-dire les instincts animaux qui sont tels que, dans le climat troublé qui prévaut sur les marchés, le mimétisme est préféré à la rationalité économique. Dans ce panurgisme structurel, les investisseurs cherchent régulièrement des règles ou plutôt des adages auxquels se raccrocher, a fortiori dans des périodes comme celles que nous vivons depuis la crise de 2008, qui ont renforcé les incertitudes et brouillé davantage les pistes entre les marchés financiers et la réalité économique. En fait, comme tous les dictons, ces proverbes boursiers sont loin d’être toujours vérifiés. Il en est de même pour le fameux mois de mai, qui serait traditionnellement un mois baissier pour les indices boursiers. L’observation du Dow Jones depuis 2000 infirme cette hypothèse. En effet, sur les seize derniers mois de mai, seuls huit ont été négatifs pour le Dow Jones. Cependant, cette année, force est de constater que le contexte économico-politico-financier milite pour une forte baisse boursière, en mai et en juin. En effet, si le mois de mai pourrait réserver pas mal de mauvaises surprises, les dangers de juin s’annoncent particulièrement coriaces : le 2, réunion de la BCE, qui pourrait durcir son discours ; idem le 15, avec la Réserve fédérale américaine ; et surtout : nouveau couperet pour la Grèce qui va devoir rembourser 5,6 milliards d’euros en juin, on ne sait pas encore comment ; référendum sur le Brexit le 23 ; élections législatives à hauts risques en Espagne le 26 ; sans oublier, entretemps, la poursuite voire l’exacerbation de la crise politique au Brésil, mais aussi la publication de nombreuses enquêtes de conjoncture à travers la planète qui pourraient encore jeter le doute sur l’état de la croissance mondiale. Dans ce cadre, nous continuons d’anticiper que les principaux indices boursiers occidentaux, et notamment le Cac 40 et le Dow Jones, devraient perdre environ 10 % au cours des trois prochains mois, avant de remonter légèrement en fin d’année, le tout au milieu d’une tempête de volatilité très difficilement maîtrisable. Accrochez-vous !