Le chancelier de l’Echiquier britannique George Osborne présentait le 19 mars dernier son projet de budget pour 2014/2015. Et ne vous-y trompez pas, malgré la solide reprise que connait actuellement le Royaume-Uni, l’austérité devrait bel et bien se poursuivre.
Car bien qu’il soit sur une tendance baissière, le déficit public britannique demeure encore trop élevé. En 2013, il atteignait ainsi un peu plus de 6,5% du PIB, loin néanmoins des sommets atteints en 2009 et 2010 à plus de 11,0%. Le maintien de l’austérité répond donc à un objectif de poursuite d’assainissement budgétaire pour pouvoir dès 2019 dégager un léger excédent.
En parvenant à relancer progressivement son économie malgré la rigueur, le gouvernement britannique est en outre parvenu à réussir là où tous les pays d’Europe ont échoué. En 2013, l’économie britannique affichait effectivement une croissance de 1,8% et, à en croire les prévisions, devrait même connaître une hausse de son PIB de 2,7% en 2014 et de 2,4% en 2015.
Battre ainsi le fer quand il est chaud, c’est en quelque sorte le message envoyé par George Osborne lors de la présentation du budget ; « la reprise économique se poursuit et plus vite que prévu, mais le travail est loin d’être terminé. Nous devons réparer notre toit pendant que le soleil brille ».
Mais le ministre des finances britannique est conscient des nombreux efforts réalisés jusque-là par les sujets de Sa Majesté. Il a ainsi souhaité procéder à quelques gestes en annonçant un ensemble de dégrèvements fiscaux. Pour les entreprises, l’impôt sur les sociétés sera réduit à 20% afin d’encourager l’investissement. Pour les ménages, un nouveau mécanisme d’épargne et de retraites bénéficiant de conditions fiscales allégées sera mis en place pour les inciter à mettre de l’argent de côté.
Enfin Georges Osborne est resté fidèle à sa réputation d’homme imprévisible. Il a ainsi annoncé une réduction des taxes sur la bière et le cidre et même un gel total de celles sur le whisky. Le « Tea time », si cher aux britanniques sera-t-il alors remplacé par un « Whisky time » ? Une chose est certaine, voici là un bon moyen de moins ressentir les effets liés à l’austérité. A consommer avec modération bien évidemment.
Anthony Benhamou