Les Jeux olympiques d’hiver 2014 se sont ouverts vendredi 07 février dernier à Sotchi, en Russie. Un évènement d’une ampleur mondiale. Et une date historique. Il y a 22 ans en effet, le 07 février 1992, le traité sur l’Union européenne (TUE) fut signé à Maastricht aux Pays-Bas.
Ce traité donne à l’ensemble des pays de l’Union européenne la possibilité d’adhérer à une Union Economique Monétaire (UEM), à condition de remplir certains « critères de convergence ». Parmi ces critères, deux ont trait aux finances publiques des Etats ; le déficit des administrations publiques ne doit en effet pas excéder 3% du PIB et la dette publique des Etats ne doit pas dépasser 60% du PIB.
L’ouverture des Jeux est donc l’occasion de faire le point sur le niveau d’endettement des pays de la zone euro.
Sur la plus haute marche du podium, la Grèce. En 2013, la dette publique du pays s’établit en effet à 171,8% du PIB. Entré dans l’UEM sur la base de ses comptes (maquillés) de 1997 à 1999, le pays comptait sur le dynamisme de son économie (croissance moyenne d’environ 4,0% entre 2000 et 2007) pour soutenir son endettement. La suite de l’histoire est bien connue de tous….
Médaillée d’argent, l’Italie (endettement de 132,9% du PIB). Cela fait en effet bien longtemps que le pays vit au dessus de ses moyens. A titre d’illustration, de 1974 à 1994, le déficit de l’Etat a toujours été supérieur à 7,0%, atteignant même 12,4% en 1985. Son stock de dette a donc flambé, dépassant le seuil symbolique des 100% du PIB en 1991. En panne structurelle de croissance, le pays ne devrait pas parvenir à assainir ses finances publiques avant bien longtemps.
Enfin, la médaille de bronze revient au Portugal, avec une dette publique de 128,7%. Le pays est en fait une victime collatérale de la crise grecque. Le caractère systémique de cette dernière a en effet atteint l’ensemble des Etats du sud de l’Europe. Face à la montée de ses taux à dix ans, le gouvernement portugais fut contraint de mener une politique d’austérité qui créa de nombreux troubles, auto-entretenant les difficultés du pays.
Dans ce contexte, la France est relativement un bon élève au sein de la zone. Mais attention toutefois aux erreurs d’interprétations. Car la trajectoire de sa dette a été des plus chaotiques au cours de ces dernières années, passant de 68,2% du PIB en 2008 à 93,5% actuellement.
Vingt deux ans après le Traité de Maastricht, seulement cinq Etats de la zone euro ont une dette publique inférieure à 60% du PIB ; l’Estonie (10,0%), le Luxembourg (27,7%), la Lettonie (38,0%), la Finlande (54,8%) et la Slovaquie (57,2%). Et si les Jeux olympiques s’étaient tenus à Maastricht, ils en auraient été les grands gagnants.
Anthony Benhamou