Affaire Gayet Hollande : l’ombre de Sarkozy ?

Alors que le couple présidentiel vient d’annoncer officiellement sa séparation, l’entourage du chef de l’Etat tente de comprendre comment ce dernier a pu se faire ainsi « épingler » par un paparazzo… En effet, mille et une précautions parfois dignes d’un film d’espionnage avaient été prises afin de protéger l’intimité du président dans ses « escapades amoureuses », et pourtant le magazine Closer a réussi à obtenir de précieuses informations sur les déplacements privés de Hollande.

Officiellement, l’auteur des photos avance qu’il aurait réussi à pister l’un des agents de sécurité du Président de la République. Mais et on peut le comprendre aisément, l’Elysée réfute cette version qui mettrait à mal le professionnalisme des deux agents de sécurité qui avaient été soigneusement sélectionnés pour assurer les déplacements non officiels. Pour une fois sur la même longueur d’onde, l’Elysée et Matignon soupçonnent les puissants réseaux policiers dont dispose toujours Nicolas Sarkozy d’avoir permis de localiser le « couple » et ses habitudes. Pourtant, on ne peut pas dire qu’un grand nettoyage n’ait pas été effectué aux postes les plus sensibles du ministère de l’Intérieur, signant pour certains la prise en main définitive de l’appareil policier par Manuel Valls et la fin du système Sarkozy.

La « purge » a en effet été extrêmement impressionnante. Ont ainsi été débarqués les patrons des administrations suivantes : DCRI, DGPN, RAID, IGPN, DCCRS, DCSP, DCPJ, IGS sans oublier le Préfet de Police de Paris, le directeur de la police judiciaire de Paris et le directeur de la sécurité de proximité. Et enfin Gilles Furigo, le patron des services de protection, limogé après vingt- trois ans passés à diriger les gardes du corps de la République. Néanmoins, il semblerait que cela n’ait pas été suffisant et qu’une large partie de la hiérarchie policière de droite soit toujours en contact avec l’entourage de l’ancien chef de l’Etat. Sont particulièrement visés Bernard Squarcini,  patron de la DCRI sous Sarkozy, Michel Gaudin qui fut Préfet de Police de Paris, Christian Flaesch ex-patron de la PJ et Frédéric Péchenard, DGPN de 2007 à 2012. Selon le Canard Enchainé, Hollande aurait lui-même parlé de « barbouzerie » estimant que d’anciens membres du GSPR (Groupement de sécurité de la présidence de la République) du temps de Sarkozy disposaient d’informations…

Il est vrai que ces méthodes ont toujours existé et parfois même au sein d’une même famille politique. On se souvient de la guerre violente entre le clan Chirac regroupant Villepin, Yves Bertrand (ex-patron des RG), Philippe Massoni (ancien Préfet de Police) et le clan Sarkozy composé de Claude Guéant et de Bernard Squarcini. Une sanglante partie d’échecs ou chacun tentait de placer ses pions aux postes les plus stratégiques et où presque tous les coups étaient permis. L’affaire Clearstream est encore dans toutes les mémoires… Si une telle guerre peut avoir lieu entre personnalités du même bord politique, on peut imaginer l’intensité qui peut être atteinte dans le cas contraire. Certes il n’y a aujourd’hui aucune preuve tangible de l’implication de Nicolas Sarkozy dans les révélations sur la liaison de François Hollande. Cependant, il est manifeste que le très probable candidat à l’élection présidentielle de 2017 avait un mobile pour déstabiliser Hollande et que ses puissants réseaux lui en donnent les moyens. A suivre…

 

La phrase de la semaine :

« Les primaires sont faites pour les seconds couteaux et je n’y participerai pas. Je vais poser mon hélicoptère dans la plaine et quand je sortirai, je dirai « qui m’aime me suive ! » Et vous verrez que j’aurai des gens de tous les partis qui se rangeront derrière moi.» de Nicolas Sarkozy

 

rôme Boué