Récession en Europe et croissance fragile aux Etats-Unis.

Cette semaine économico-statistique sera particulièrement chargée, avec plus d’une douzaine de publications et évènements déterminants. Aux Etats-Unis, on suivra notamment les enquêtes des directeurs d’achat dans l’industrie et le secteur non-manufacturier en mai (lundi et mercredi), la balance commerciale d’avril (mardi) et, bien entendu, les chiffres de l’emploi de mai (vendredi).

Dans la zone euro, on surveillera tout d’abord les deuxièmes versions de chiffres déjà connus : indices PMI des directeurs d’achat dans l’industrie et les services (lundi et mercredi), ainsi que le PIB eurolandais du premier trimestre (également mercredi). Les balances commerciales allemande et française d’avril seront également publiées (vendredi).

Enfin, les réunions de politique monétaire de la BoE et de la BCE (jeudi) focaliseront également l’attention, même si rien de particulier n’en est attendu.

 

Lundi 3 juin, 16h (heure de Paris) : l’indice ISM dans l’industrie américaine se rapproche encore de la barre des 50.

Après avoir déjà nettement baissé en mars et avril, passant de 54,1 à 50,7, l’indice ISM des directeurs d’achat dans le secteur manufacturier devrait encore perdre quelques dixièmes de point en mai. Avec un niveau de 50,5, il serait juste au-dessus de la frontière qui marque la baisse de l’activité. De quoi rappeler qu’en dépit d’une belle résistance, la croissance américaine reste encore fragile.

 

Mardi 4 juin, 14h30 : léger recul du déficit extérieur américain.

Dans le sillage de la baisse des cours pétroliers et de l’ensemble des matières premières, le déficit extérieur américain devrait rester limité en avril. Il atteindrait 38 milliards de dollars, contre 38,8 le mois précédent. Certes, la poursuite de la récession en Europe continue de limiter les exportations américaines, qui demeurent néanmoins favorisées par un dollar toujours faible.

 

Mercredi 5 juin, 11h : confirmation de la baisse du PIB eurolandais au premier trimestre 2013.

Même si le chiffre est déjà connu et devrait être confirmé en deuxième estimation, la baisse de 0,2 % du PIB eurolandais au premier trimestre 2013 (après une chute de 0,6 % au quatrième trimestre 2012) reste inquiétante. Et ce d’autant que le détail des comptes nationaux devrait faire état de l’aggravation de la situation sur le front de la consommation et de l’investissement. Autrement dit, le couple infernal « récession-chômage » n’est pas près de disparaître dans l’UEM.

 

Mercredi 5 juin, 16h : quasi-stagnation de l’indice ISM dans les services aux Etats-Unis.

Même si la situation devrait rester bien plus enviable que celle observée dans la zone euro, l’indice ISM des directeurs d’achat dans les services subirait une nouvelle baisse en mai outre-Atlantique, mais de seulement 0,1 point. Il passerait néanmoins de 56 en février à désormais 53. Il resterait donc largement au-dessus de la barre des 50, censée représenter la frontière entre la croissance et le recul de l’activité, mais montrerait que l’activité américaine continue de ralentir.

 

Jeudi 6 juin, 7h30 : le taux de chômage trimestriel à près 11 % en France.

Si les statistiques d’Eurostat ont déjà consacré un taux de chômage à 11 % en mars 2013, les chiffres de l’INSEE devraient enfoncer le clou. En effet, le taux de chômage trimestriel sur l’ensemble du territoire national (donc y compris les DOM-TOM) se hisserait à 10,8 % au premier trimestre 2013, contre 10,6 % le trimestre précédent. Malheureusement, l’aggravation de la récession fin 2012 et début 2013 ne manquera pas d’entraîner ce taux vers de nouveaux sommets au cours des prochains trimestres.

 

Jeudi 6 juin, 13h et 13h45 : statu quo monétaire des deux côtés de la Manche.

Après avoir abaissé son taux refi le mois dernier à 0,50 %, la BCE devrait désormais maintenir le statu quo. Un nouveau petit geste ne ferait évidemment pas de mal pour faire baisser l’euro et créer les conditions nécessaires à la sortie de la récession. Mais, malheureusement, Mario Draghi restera inflexible, notamment sous la pression de ses collègues allemands, qui n’hésitent plus à prendre leurs distances avec la stratégie récente de la BCE.

Piètre consolation, la BoE ayant également déjà utilisé toutes ses cartouches, maintiendra également le statu quo.

 

Vendredi 7 juin, 14h30 : stabilisation du taux de chômage américain à 7,5 %.

Dans le sillage du ralentissement modéré des derniers mois, les créations d’emplois devraient rester appréciables mais modestes outre-Atlantique. Elles seraient ainsi de « seulement » 160 000 en mai, contre 165 000 le mois précédent. Ce n’est certes pas dramatique, mais insuffisant pour permettre au taux de chômage de poursuivre sa baisse. Il se stabiliserait donc à 7,5 %. Là aussi, un niveau appréciable, mais toujours trop élevé pour permettre le retour d’une vigueur massive de la consommation.

 

Marc Touati