Malheureusement, les mois passent et se ressemblent sur le front du chômage français. Après avoir dépassé les 3 millions de personnes, puis atteint un nouveau sommet historique en mars, un nouveau pic a été enregistré en avril. En un seul mois, le nombre de sans-emplois a augmenté de 39 800 personnes (+ 1,2 %), soit un total de 3 264 400 chômeurs.
Pis, cette aggravation correspond à la baisse de l’activité de la fin 2012 et n’intègre pas encore l’approfondissement de la récession qui s’est opéré au premier trimestre 2013 et encore moins celle du second trimestre.
Autrement dit, le chômage va encore augmenter dans l’Hexagone au moins jusqu’à la fin 2013. La barre des 3,5 millions de sans-emploi devrait ainsi être atteinte, non pas fin 2014 comme l’anticipe l’Unedic, mais plutôt d’ici un an. Bien sûr, les emplois aidés permettront de limiter la casse mais seront hautement insuffisants pour inverser durablement la courbe du chômage.
Les propositions et l’unité de façade franco-allemandes n’y changeront rien. A l’instar de la conférence de presse stérile du Président français au lendemain de la confirmation de la récession hexagonale, les annonces de Mme Merkel et M. Hollande juste quelques minutes après l’annonce du nouveau record atteint par le chômage français paraissent bien vaines.
Car si l’Europe politique est bien une nécessité, elle semble bien lointaine au regard de l’urgence du fléau du chômage. Oui, avant de transformer l’UEM, qui en a certes bien besoin, il faut d’abord éteindre les incendies de la récession et du chômage. Or, tant que l’euro avoisinera les 1,30 dollar, que, dans l’Hexagone, les impôts seront trop élevés et la dépense publique trop peu efficace, il sera impossible de restaurer la croissance et de faire baisser significativement le chômage.
Nous sommes donc bien coincés dans un piège dramatique, qui allie récession et chômage historiques à des dirigeants politiques qui sont incapables de prendre des décisions à l’aune de la gravité de la situation. Si nous n’avons jamais fait partie des Cassandre, nous devons avouer que nous commençons à être vraiment inquiets pour l’avenir de la France et plus globalement de la zone euro.
Marc Touati