Il règne aujourd’hui, et plus que jamais, un fort climat anxiogène dans notre douce France. Tout d’abord sur le front de la sécurité, les évènements tant au niveau national qu’international sont de nature à accroître les angoisses déjà fortes de nos compatriotes. A Istres, la tuerie perpétrée par un jeune homme fragile qui aurait agi par pulsion a de quoi faire froid dans le dos de nos concitoyens. A l’étranger ensuite, le terrorisme, essentiellement islamiste, fait régulièrement la une de l’actualité et nous rappelle que la France – notamment du fait de ses engagements au Mali et en Afghanistan – est sur la liste des pays particulièrement menacés.
Outre-Atlantique, les attentats de Boston dont les explosions ont été filmées, ont particulièrement marqué les esprits. Les images qui passent en boucle sur les principales chaînes d’information mettent en perspective la terreur au sens propre du terme, et les fusillades lors des arrestations nous rappellent les tristes moments où la France était frappée par le terrorisme. Qui plus est, il existe un parallélisme frappant entre Djokhar Tsarnaiev (l’aînée des deux frères tchétchènes à l’origine des attentats) et Mohamed Merah. En effet, même si les actes terroristes diffèrent par leur mode opératoire, leurs auteurs peuvent tous les deux être considérés comme des « loups solitaires » qui se sont auto radicalisés. Du moins c’est ce que l’on veut nous faire croire. Toujours est-il que ces terroristes sont peut-être l’espèce la plus dangereuse car la plus difficile à appréhender. Ainsi, on se souvient que Mohamed Merah qui était pourtant placé sous surveillance est passé entres les mailles du filet de la DCRI. Se jouant des enquêteurs, il avait réussi le tour de force de tourner en ridicule le puissant service de renseignements français. De même, Djokhar Tsarnaiev était, grâce aux informations envoyées par les autorités russes, sous étroite surveillance du FBI. Seulement voilà, à l’automne 2011, son dossier a entièrement disparu et toutes les enquêtes à son sujet ont été clôturées… Pour sa défense, le FBI invoque un bug informatique qui pourrait faire sourire si les circonstances n’étaient pas aussi dramatiques.
Combien y a-t-il de Mohamed Merah en France prêt à passer à l’acte ? La DCRI a-t-elle les moyens d’empêcher une nouvelle tuerie sur le sol français ? Autant de questions qui pour l’instant sont sans réponse. D’ailleurs, le terrorisme islamiste continue de frapper, comme le montre l’attentat contre l’ambassade de France à Tripoli, qui, miraculeusement, n’a fait aucune victime. Si l’on ajoute l’arrestation de deux membres d’Al Qaida suspectés de vouloir commettre un attentat dans le train reliant Toronto à New York ou encore la neutralisation de deux membres du même groupe islamiste en Espagne, le climat est particulièrement anxiogène.
Par ailleurs, alors que le nombre de demandeurs d’emplois vient de battre un record historique (3,224 millions en mars), les peurs s’expriment aussi sur le front économique. Cette réalité est beaucoup plus concrète et tangible qu’une potentielle menace terroriste sur le sol français. Face à la panne de croissance, non seulement la situation va encore se détériorer sur le front de l’emploi, mais ce sujet restera la préoccupation majeure des Français pendant toute la durée du quinquennat de François Hollande et même au-delà… Depuis 1974, à chaque élection présidentielle, les promesses de faire reculer le chômage se multiplient mais aucune n’a pu être tenue. On ne peut donc pas blâmer les Français qui ont pour beaucoup perdu confiance dans la capacité des nos dirigeants à endiguer ce fléau. De manière plus globale, selon un récent sondage CSA, une personne sur deux estime que la France ne sortira pas du marasme économique avant au moins la fin 2015…
Malheureusement François Hollande persiste et signe sa promesse d’inverser la courbe du chômage d’ici la fin 2013, perdant encore un peu plus de crédibilité, voire se discréditant totalement. La situation de l’emploi et la stabilité sociale sont comme des bidons de nitroglycérine chargés à bord du bateau France qui va être de plus en plus secoué dans la tempête récessioniste, la dette et les déficits. Chargés d’explosifs, nous allons donc droit sur les récifs et le capitaine ne veut pas changer de cap, notamment en matière de politique économique. Oui les Français peuvent broyer du noir.
La phrase de la semaine:
« On tient le cap. Le pire, c’est quand vous changez de politique. Est-ce que j’ai changé de politique ? Non. J’ai ralenti, accéléré parfois. Mais pas changé. J’ai tenu et je tiendrai jusqu’au bout.» François Hollande.
Jérôme Boué