Emission “Le vrai du faux” sur France Info.

Le premier secrétaire du Parti socialiste estime qu’en 10 mois, “nous (le gouvernement Ayrault, NDLR) avons déjà redressé en grande partie les comptes publics”. Vrai ou faux ? Réponse ici.

Vous pouvez écouter l’interview sur FranceInfo.fr :

http://www.franceinfo.fr/economie/le-vrai-du-faux/harlem-desir-dit-il-vrai-sur-les-comptes-publics-de-la-france-928297-2013-03-25 

Faux

Le déficit budgétaire et la dette publique n’ont bien sûr pas disparu depuis l’élection de François Hollande.

Déficit  

L’année 2012 s’est soldée par un déficit budgétaire de 87,2 milliards d’euros, soit 4,5% du PIB. Ce résultat peut être mis au crédit (ou au débit) de la droite comme de la gauche qui se sont partagées le pouvoir en 2012. En 2011, le déficit budgétaire était de 5,2% et de 7,1% en 2010. En 2013, le déficit devrait être de 3,7% selon le gouvernement.
Il est vrai que la pente du déficit budgétaire est moins savonneuse qu’à une époque car l’effort demandé aux Français a été très important. Eric Heyer, de l’Observatoire français des conjonctures économiques, rappelle que “c’est un effort de réduction qui n’a jamais été voté depuis 30 ans […] qui fait suite à deux années où on avait déjà demandé des efforts aux Français […] ces hausse d’impôts et baisses des dépenses additionnées, c’est un effort de 1,8% point de PIB, du jamais vu en France”.

Remède pire que le mal ?

Ce remède de cheval aggrave le mal, selon Marc Touati, qui vient de publier “Le dictionnaire terrifiant de la dette” aux éditions Du Moment. Marc Touati explique qu’“en 2013, en augmentant encore la pression fiscale, on aura exactement l’effet contraire de ce qu’on veut. On va taxer d’avantage, ce qui va aggraver la récession, donc faire monter le chômage et réduire l’assiette fiscale. On n’aura pas du tout les recettes fiscales annoncées et le déficit public sera évidemment beaucoup plus élevé qu’annoncé”.

La dette grossit  

La dette, qui est l’accumulation des déficits, est actuellement de 90 à 92% du PIB. Elle ne baisse pas, bien au contraire. Elle grossit malgré les efforts budgétaires.
Que faudrait-il pour renverser la vapeur ? Eric Heyer se livre à un rapide calcul. Pour 2014, avec une prévision de croissance de 1,2% et une inflation de 1%, il faudrait que le déficit budgétaire ne dépasse pas 2% du PIB pour que la dette publique de la France n’augmente pas. Malheureusement, les prévisions pour 2014, sont à 3% de déficit environ. Donc la dette va encore augmenter l’an prochain et Marc Touati estime de son coté qu’elle dépassera alors 100% du PIB.