Carla Bruni et Nicolas Sarkozy règlent leurs comptes avec Hollande ?

 

L’actualité brûlante sur le front politique, notamment la mise en examen de Nicolas Sarkozy et la démission de Jérôme Cahuzac, ont occulté la petite « surprise » que Carla Bruni a réservé à François Hollande. Ainsi, cette dernière s’en prend de manière à peine voilée à l’actuel président par le biais d’une chanson intitulée « le pingouin » qui figure dans son prochain album qui sortira le premier avril. Même si bien sûr la principale intéressée s’en défend, le destinataire des piques de l’ex-première dame de France ne fait aucun doute, comme le montre ce petit extrait : « Il prend son petit air souverain mais je le connais, moi, le pingouin n’a pas de manière de châtelain. Eh, le pingouin, si un jour tu recroises mon chemin, je t’apprendrai, le pingouin, je t’apprendrai à me faire le baisemain… »

 

Il semble que Carla Bruni n’ait toujours pas digéré le manque de bienséance du nouveau couple présidentiel lors de la passation de pouvoir à l’Elysée le 15 mai 2012. En effet, oubliant la bienséance en de telles circonstances, François Hollande et Valérie Trierweiler n’ont même pas pris la peine de raccompagner le couple Sarkozy à leur véhicule. Il ne faut pas se leurrer, cette chanson écrite par l’ex-première dame de France n’est pas neutre politiquement. En effet, il est tout simplement inconcevable qu’un tel texte puisse paraître sur l’album de son épouse sans que Nicolas Sarkozy ait donné son aval. Il est donc fort probable que ce dernier par personne interposée règle ses comptes avec François Hollande. En effet, l’occasion est trop belle pour l’ancien président hyperactif, au tempérament de feu mais contraint à une cure de silence forcée, d’écorner l’image de son ancien rival.

 

Nicolas Sarkozy qui adore les analogies sportives n’a jamais digéré d’être battu par un adversaire qu’il considère comme nettement inférieur, voire ne jouant pas dans la même catégorie que lui. D’ailleurs, à l’entendre, personne n’est vraiment à son niveau… Battu à la présidentielle, reclus rue de Miromesnil, l’ancien Président cautionne donc ces piques envers Hollande: « Ni haut ni bas, ni froid ni chaud, le pingouin, ni oui ni non (…), tiens, le pingouin, t’as l’air tout seul dans ton jardin »… Il faut dire que le duel entre les deux hommes avait été particulièrement musclé. Directement ou indirectement, ils ne se sont pas épargnés et les propos furent souvent violents, le point d’orgue de cet affrontement ayant été le débat télévisé d’entre deux tours. Autant en 2007, Sarkozy, confiant dans sa victoire, avait tout fait pour éviter les dérapages en étant extrêmement courtois avec Ségolène Royal, autant en 2012, le débat avec Hollande fut beaucoup plus dur dans tous les sens du terme. Agressif et parfois méchant, Sarkozy donné perdant jouait son va-tout avec l’énergie du désespoir. Ce fut d’ailleurs contre-productif et plomba encore un peu plus ses chances de victoire.

 

D’ailleurs, depuis sa défaite, les propos attribués à l’ancien chef de l’Etat par ses proches ne ménagent pas François Hollande, qu’il qualifiait déjà de « nul » pendant la campagne présidentielle. En d’autres termes, pour Sarkozy, Hollande, l’idéologue qui n’a ni l’expérience, ni les compétences et ni la stature de sa fonction, n’est pas l’homme de la situation à l’Elysée. Si l’avenir nous dira ce qu’il en est, une chose est sûre, c’est qu’après avoir si souvent dénoncé le manque de manières de son prédécesseur, François Hollande, en oubliant les convenances lors de la poignée de main d’après match, s’est mis au même niveau que son ex-opposant. Nicolas Sarkozy est donc dans la position d’un boxeur qui devait être KO mais qui n’a perdu qu’aux poings. Qui plus est, il n’admet pas sa défaite qui selon lui n’est pas liée aux mérites du « Pingouin » mais à la crise et aux médias… Cela accrédite la thèse du champion blessé qui souhaiterait prendre sa revanche pour récupérer son titre. Sarkozy « le petit français de sang-mêlé » parti de (presque) rien et monté au sommet, se retrouvant aujourd’hui sans sa ceinture de champion du monde, c’est un peu Rocky Balboa. Mais pour reprendre le titre, il faudrait bien plus qu’une chanson…

 

 

La phrase de la semaine:

«La France est le bon élève européen sur le plan budgétaire». François Hollande

 

rôme Boué