Dans le flot des nombreux ouvrages parus ces dernières semaines sur la crise, Marc Touati, fondateur du cabinet ACDEFI, publie Le dictionnaire terrifiant de la dette. La dette, ce poids toujours plus lourd sur les épaules de la France et nombre de ses voisins. Une charge lestée par une croissance au point mort, qui atteindra cette année 100% du PIB, une première depuis la Seconde guerre mondiale.

“L’économie française ne crée pas suffisamment de richesses pour simplement payer les intérêts de la dette et ce, depuis six ans”, s’alarme l’économiste. Marc Touati prédit d’ailleurs une nouvelle dégradation de la note souveraine de la France en septembre et une augmentation des taux d’intérêts sur l’emprunt français à 4%, après avoir flirté, ces derniers mois, avec des niveaux historiquement bas. Pour le pays, les conséquences sont multiples : augmentation du chômage, perte de souveraineté, obligation de vendre les “bijoux de famille”, montée des extrémismes et menaces de crises sociales. Autant de thèmes déclinés dans ce dictionnaire.

Baisser les dépenses, les impôts et l’euro

Des solutions existent néanmoins pour sortir le pays de l’ornière, affirme Marc Touati. Loin de prôner un libéralisme débridé, appelant même à “un Etat fort”, l’économiste enjoint le gouvernement à baisser significativement les dépenses de fonctionnement – ce qui passe notamment, selon lui, par “la fusion des départements et des régions” – et réduire la pression fiscale. Mais l’action au niveau national ne suffit plus, rappelle l’expert.

Pour retrouver “une croissance forte et durable (…) l’euro doit baisser fortement. Au moins à 1,15 dollar pour un euro”, estime l’économiste. Au niveau communautaire, la BCE doit poursuivre une politique plus accommodante, à l’image de l’action menée par son président Mario Draghi. Une action saluée, sans ironie, par l’auteur, à la différence de celles de François Mitterrand, Lionel Jopsin ou encore Nicolas Sarkozy. C’est au prix de ces efforts et de quelques autres que “la sortie de crise” se profilera, non pas cette année, comme l’annonce “les candides”, à qui Marc Touati consacre une définition dans son dictionnaire, mais “dans le meilleur des cas, fin 2014-début 2015”.