La “job machine” américaine continue de résister.

 

Le point d’orgue de cette semaine économico-statistique sera sans conteste la publication des chiffres de l’emploi américain de novembre (vendredi). D’ici là, il faudra aussi surveiller les enquêtes des directeurs d’achat dans l’industrie et les services (respectivement lundi et mercredi). Et ce, tant aux Etats-Unis que dans la zone euro. Enfin, sans surprise, les réunions de politique monétaire de la BoE et de la BCE (jeudi) devraient déboucher sur un nouveau statu quo.

 

Lundi 3 décembre, de 9h50 à 10h (heure de Paris) : les enquêtes des directeurs d’achat de la zone euro confirment encore la récession.

Nous le savons déjà depuis presque un an, le retour de la récession dans la zone euro était inévitable. Nous y sommes bien aujourd’hui et la deuxième version des enquêtes PMI des directeurs d’achat dans l’industrie de novembre devrait montrer que cette récession va continuer au moins jusqu’au printemps 2013. L’indice composite de la zone euro devrait ainsi légèrement baisser à 46 (contre 46,2 en première estimation). Ce sera certes mieux que les 45,4 d’octobre, mais toujours insuffisant pour pouvoir entrevoir la reprise.

 

Lundi 3 décembre, 16h : les directeurs d’achat de l’industrie américaine restent confiants.

Alors que la récession s’installe dans la zone euro, les Etats-Unis continuent de bien résister. Ainsi, soutenu notamment par la baisse des cours des matières premières, l’indice ISM des directeurs d’achat dans le secteur manufacturier devrait encore progresser en novembre. Après 51,7 en octobre, il atteindrait désormais un niveau de 52. Rien de flamboyant, mais de quoi confirmer que le secteur industriel américain restera bien orienté au cours des prochains trimestres.

 

Mercredi 5 décembre, de 9h50 à 10h : dernière confirmation des enquêtes PMI de la zone euro.

La baisse de l’indice des directeurs d’achat dans les services à 45,7 en novembre devrait être confirmée en deuxième estimation. Il s’agit d’un plancher depuis juillet 2009. Compte tenu de la petite baisse prévisible de l’indice « industrie », l’indice composite des directeurs d’achat de la zone euro devrait rester à son niveau d’octobre, à savoir 45,7, un plus bas depuis juin 2009. La récession, encore la récession…

 

Mercredi 5 décembre, 16h : les indices ISM dans le secteur non-manufacturier américain restent bien orientés.

Bien loin de ces évolutions dramatiques, l’indice ISM dans le secteur non-manufacturier américain devrait légèrement progresser à 54,5 (contre 54,2 le mois précédent). La barre des 55,1 atteinte en septembre ne serait donc pas retrouvée, mais l’activité dans les services devrait rester très favorable. De quoi valider une fois encore notre scénario d’une croissance économique globale stabilisée autour des 2,3 % en 2013.

 

Jeudi 6 décembre, 13h et 13h45 : Nouveau statu quo de la BoE et de la BCE.

Que ce soit pour la Banque d’Angleterre ou pour la Banque Centrale Européenne, il n’y a malheureusement pas grand-chose à attendre. Certes, du côté britannique, la Banque Centrale a fait le maximum, en amenant son taux de base de 0,5 % et ce, dès 2009. En revanche, avec un taux refi à 0,75 %, la BCE pourrait encore faire un ou deux gestes, de manière à annuler le spread avec le taux objectif des federal funds de la Fed. Pourtant, si Mario Draghi a déjà fait un bon boulot, il aura du mal à aller plus loin. Au grand dam de l’activité eurolandaise qui restera donc pénalisée par un euro trop cher.

 

Vendredi 7 décembre, 14h30 : Petite baisse du taux de chômage américain.

Conséquence logique de la bonne tenue de l’activité américaine au troisième et au début du quatrième trimestre, les créations d’emplois devraient rester appréciables outre-Atlantique en novembre. Selon nos estimations, elles atteindraient un niveau d’environ 120 000 postes. Ce sera donc moins que les 171 000 d’octobre, mais suffisant pour permettre au taux de chômage de reculer de 0,1 point, à 7,8 %. Un niveau toujours trop élevé, mais qui n’a certes pas empêché Obama d’être réélu et qui devrait encore baisser dans les prochains mois.

Marc Touati