Cette semaine économico-statistique sera principalement marquée par la publication des principaux indicateurs avancés de l’activité économique des deux côtés de l’Atlantique (Conference Board, Commission Européenne et directeurs d’achat, respectivement le 30 et le 1er), ainsi que par l’évolution du chômage et de l’inflation dans la zone euro (le 31) et bien sûr par le rapport sur l’emploi aux Etats-Unis en octobre (le 2), le dernier avant les élections présidentielles. Attention, compte tenu du passage à l’heure d’hiver opéré en Europe et non encore effectué aux Etats-Unis, les publications américaines auront lieu avec une heure d’avance.
Lundi 29 octobre, 14h (heure de Paris) : l’inflation allemande recule.
Dans le sillage de l’accalmie des prix des matières premières, mais aussi du ralentissement économique, les prix à la consommation devraient reculer de 0,1 % en Allemagne en octobre. Cela se traduirait également par un repli de leur glissement annuel à 1,9 %. De quoi rassurer nos amis germaniques sur les risques inflationnistes.
Mardi 30 octobre, 11h : l’indice de sentiment économique recule encore dans la zone euro.
N’en déplaise à ceux qui annoncent ou veulent faire croire que la crise de la zone euro est terminée, les enquêtes de conjoncture de la Commission Européenne menées en octobre devraient s’avérer bien déprimantes. Ainsi, l’indice de sentiment économique, le meilleur indicateur avancé de la croissance eurolandaise, reculerait encore d’un point à 84. Une évolution qui confirmerait le retour d’une grave récession dans l’UEM.
Mardi 30 octobre, 15h : l’indice de confiance des ménages du Conference Board remonte encore.
Réconfortés par l’embellie observée sur le marché du travail depuis quelques mois, les ménages américains retrouvent progressivement le moral. L’indicateur de leur confiance calculé par le Conference Board devrait ainsi gagner presque 2 points en octobre. Avec un niveau de 72, il resterait néanmoins toujours faible, confirmant que la « fièvre acheteuse » des consommateurs américains n’est toujours pas de retour.
Mercredi 31 octobre, 11h : Nouvelle augmentation du chômage dans la zone euro.
Conséquence logique de la baisse de l’activité dans La zone euro, le chômage devrait continuer de croître en septembre. Nous tablons sur une augmentation mensuelle de 0,1 point, soit un taux de chômage de 11,5 %, un nouveau record historique.
Mercredi 31 octobre, 11h : L’inflation de la zone euro à 2,5 %.
A l’instar de ce qui devrait s’observer outre-Rhin (cf. plus haut), l’inflation eurolandaise devrait reculer en octobre. Compte tenu du repli des cours des matières premières et de la faiblesse de la consommation, elle passerait de 2,7 % en septembre à désormais 2,5 %. La barre des 2 % devrait même être atteinte avant la fin de l’année.
Jeudi 1er novembre, de 9h à 10h : confirmation de la gravité de la récession dans l’industrie eurolandaise selon les enquêtes des directeurs d’achat.
La seconde estimation des enquêtes PMI des directeurs d’achat dans l’industrie devrait confirmer leur première version. Autrement dit, la nouvelle baisse de ces indicateurs avancés supprimera tous les doutes : la récession industrielle eurolandaise est non seulement grave, mais aussi durable.
Jeudi 1er novembre, de 15h : les directeurs d’achat américains ne cèdent toujours pas au pessimisme.
Grâce à l’apaisement des cours des matières premières mais aussi aidés par la nouvelle baisse du dollar et le soutien de la Réserve fédérale, l’industrie américaine devrait encore faire preuve de son incroyable résistance. En effet, bien loin de la récession eurolandaise, l’indice ISM des directeurs d’achat a nettement rebondi en septembre et devrait encore gagner un peu de terrain en octobre.
Vendredi 2 novembre, 13h30 : pas de nouvelle baisse du taux de chômage avant les élections.
Après l’étonnante baisse du taux de chômage à 7,8 % en septembre, celui-ci devrait au mieux se stabiliser en octobre. En effet, un effet de correction de la baisse du mois dernier devrait s’observer. D’autant plus que les créations d’emplois devraient ralentir à 90 000, contre 114 000 en septembre. Si l’on en croit la théorie que nous avançons depuis plus de dix ans sur la corrélation entre le taux de chômage et la réélection du Président américain, cela risque d’être trop juste pour permettre à Barack Obama d’être réélu.
Marc Touati