Borloo à l’Elysée en 2017 ? L’UDI fait son chemin…

 

En affirmant « Nous sommes une force qui a vocation à devenir le premier parti de France », Jean-Louis Borloo a placé la barre très haut lors du lancement officiel de l’UDI (Union des Démocrates Indépendants) qui fédère sept formations politiques. On nous parle de « démonstration de force », de « journée historique » ou encore d’un parti qui doit « sauver le pays ». Malheureusement, à y regarder de plus près, on a davantage l’impression d’un pétard mouillé que d’un véritable feu d’artifice. Ainsi, sans vouloir leur manquer de respect, les deux parrains de l’UDI, à savoir Simone Veil et Valéry Giscard d’Estaing, ne sont plus de toute première jeunesse et sont un curieux symbole pour incarner l’avenir de la Nation. Sans parler de Chantal Jouanno, la soi-disant prise de guerre à l’UMP, la belle affaire. Quant au vice-président, Yves Jego (ancien ministre de Sarkozy et député maire de Montereau-Fault-Yonne), inconnu du grand public, il est très loin d’enflammer les foules. Mais il faut bien tenter de créer une dynamique et une fois encore la célèbre méthode Coué est de mise.

 

Qui plus est, à peine mise en place, l’UDI s’enferme déjà dans des contradictions. En effet, comme son nom l’indique, ce parti se veut indépendant mais parallèlement on nous parle de coalition avec l’UMP… Il faut choisir, comme François Bayrou l’a fait en son temps en refusant toute alliance avec le premier parti de droite français.

 

Il est cependant indéniable que la fondation d’une nouvelle formation au centre a du sens. Ainsi, il existe un espace politique permettant de rassembler les déçus qui ne se reconnaissent plus dans les valeurs et les projets de société de l’UMP, mais également les plus libéraux des socialistes. Par essence, l’UDI se veut libérale, sociale et humaniste, il y a donc de quoi « ratisser très large ».

 

Ne nous y trompons pas, ce nouveau parti est également une machine de guerre qui a pour vocation de servir les ambitions présidentielles d’un homme : Jean-Louis Borloo. Ce dernier, dont la candidature au poste suprême avait avorté, ne pense bien évidemment qu’à cela.

 

Au-delà de ses idées, l’ex-maire de Valenciennes mise sur son capital confiance et sympathie. Ainsi, il souhaite fédérer autour de sa personnalité d’homme simple, direct, dynamique et expérimenté. Son sens du terrain et de la proximité lui confère un avantage certain sur Copé, l’énarque « VRP de l’UMP », et sur Fillon, plutôt raide et compassé.  

 

Mais les Français sont-ils prêts à voir Borloo à l’Elysée ? Au jour d’aujourd’hui la réponse est certainement non. En effet celui qui fut l’avocat de Bernard Tapie et que Sarkozy surnommait Gainsbourg en privé a un déficit de stature et d’envergure, à l’image de sa marionnette dans les « guignols de l’info » qui, bien que caricaturale, marque néanmoins les esprits. En un mot comme en cent, Jean-Louis Borloo doit se « présidentialiser ».

 

Pour exister, il est impératif pour l’UDI de cliver idéologiquement afin de ne pas apparaître comme un simple satellite de l’UMP. Le nouveau parti devra notamment s’imposer lors des élections municipales et européennes de 2014 comme une formation de premier plan. Alors seulement Jean-Louis Borloo aura une chance de s’imposer à droite pour tenter de battre François Hollande en 2017.

 

 

La phrase de la semaine :

« Attention à la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le boeuf. » De Jean François Copé à propos de l’UDI.

 

rôme Boué