Cette semaine économico-statistique sera principalement marquée par la première estimation de la croissance américaine du troisième trimestre 2012 (le vendredi 26) et par les enquêtes des directeurs d’achat dans la zone euro d’octobre (le mercredi 24). Dans l’Hexagone, il faudra également surveiller l’évolution du chômage en septembre (également le mercredi 24).
Mardi 23 octobre, 8h45 (heure de Paris) : les chefs d’entreprise français dépriment de plus en plus.
Face aux craintes de récession, mais aussi aux incertitudes sur les conditions fiscales et réglementaires à venir, les chefs d’entreprise français risquent de continuer à broyer du noir en octobre. L’indice du climat des affaires dans l’industrie de l’INSEE devrait ainsi encore reculer, passant de 90 en septembre à 88 en octobre, soit 12 points de moins que sa moyenne de long terme. Il s’agirait d’un plus bas depuis décembre 2009.
Mercredi 24 octobre, de 9h30 à 10h : les directeurs d’achat eurolandais confirment que la récession est bien là.
Les mois passent et se ressemblent sur le front des enquêtes des directeurs d’achat dans la zone euro. Cela fait effectivement huit moins consécutifs que l’indice PMI composite ainsi que celui des services sont sous la barre des 50, censée représenter la frontière entre la croissance et le recul de l’activité. Dans l’industrie manufacturière, le marasme est encore plus profond, puisque cette période de vaches maigres atteint quatorze mois. C’est incroyable à dire, mais la dernière fois que l’indice PMI manufacturier de la zone euro a dépassé la barre des 50 remonte à juillet 2011 !
Et cela devrait encore continuer au moins jusqu’à la fin 2012. Certes, les mesures annoncées par la BCE et le repli des cours pétroliers devraient calmer le jeu. Cependant, le maintien d’un euro trop fort et la perspective d’augmentation des impôts devraient empêcher toute amélioration à court terme. En octobre, les indices PMI de la zone euro se stabiliseraient donc autour des 46.
Mercredi 24 octobre, 10h : le climat des affaires de l’enquête IFO baisse encore outre-Rhin.
A l’image des industries françaises et eurolandaises, celle de l’Allemagne devrait continuer de souffrir. Certes, compte tenu de structures économiques plus solides et de bien meilleurs choix stratégiques, les industriels allemands devraient limiter la casse.
Pour autant, l’indice IFO du climat des affaires continuerait de baisser pour atteindre 101 en octobre, contre 101,4 le mois précédent. Si elle n’est pas encore enfoncée, la barre des 100 se rapproche donc dangereusement, confirmant que la récession menace aussi l’industrie allemande.
Mercredi 24 octobre, 18h : le chômage continue de croître dans l’Hexagone.
Conséquence logique de la baisse de l’activité dans l’Hexagone, le chômage devrait continuer de croître en septembre. Nous tablons sur une augmentation mensuelle de 25 000 demandeurs d’emplois supplémentaires, soit un total de 3,036 millions de personnes.
En outre, passée presque inaperçue (on comprend pourquoi), la révision haussière des taux de chômage français par Eurostat a vraiment de quoi inquiéter. Ainsi, en août, le taux de chômage hexagonal était de 10,6 % et de 25,2 % pour les moins de 25 ans. Lorsque certains annoncent que le taux de chômage devrait atteindre 11 % fin 2013, ils sont donc en retard d’une année. Ah, les miracles de la statistique…
Mercredi 24 octobre, 20h15 : la Fed ne peut que maintenir le statu quo.
Après un cadeau royal mais superflu le mois dernier (en l’occurrence une troisième couche de planche à billets), la Fed n’a plus de cartouche dans sa besace. Elle est donc condamnée à maintenir le statu quo monétaire en espérant que la « trappe à liquidités » qu’elle a créée ne durera pas trop longtemps…
Jeudi 25 octobre, 14h30 : les commandes de biens durables américaines se reprennent en septembre.
Après la forte chute du mois d’août (- 13,2 %), les commandes de biens durables devraient logiquement rebondir d’au moins 6 % en septembre. Hors matériels de transport, qui sont à l’origine de cette forte volatilité, les commandes progresseraient de 0,7 %, après avoir baissé de 1,6 % en août. C’est du moins ce qu’indique le redressement des indices ISM des directeurs d’achat dans l’industrie en septembre.
Vendredi 26 octobre, 14h30 : la croissance américaine résiste sans faire des étincelles.
Le strict minimum. C’est ainsi que pourrait se caractériser la croissance américaine depuis le début 2012. En effet, en dépit des soutiens budgétaires et monétaires, la variation du PIB peine à dépasser les 2 % et même les 1,5 %. Ainsi, après avoir atteint 1,3 % en rythme annualisé au deuxième trimestre, elle serait de 1,5 % au troisième. La consommation continuerait de croître à un rythme voisin de 1,5 %. En fait, ce serait le rebond technique de l’investissement logement qui permettrait de soutenir l’économie de l’Oncle Sam.
Marc Touati