Cette semaine économico-statistique sera principalement marquée par la publication des indices ISM aux Etats-Unis (lundi puis mercredi), par la réunion de la BCE (jeudi) et, bien sûr, par les chiffres de l’emploi américain (vendredi).
Lundi 1er octobre, 11h (heure de Paris) : nouvelle augmentation du chômage dans la zone euro.
Plus les mois passent, plus le drame du chômage fait des ravages dans la zone euro. Après avoir atteint 11,3 % en juin, puis s’être stabilisé à ce sommet historique en juillet, le taux de chômage eurolandais devrait encore augmenter en août, atteignant un nouveau record de 11,4 %.
Cette dégradation n’est que le résultat du retour de la récession dans l’UEM. Et, malheureusement, dans la mesure où cette dernière ne fait que commencer, il faut se préparer à de nouvelles augmentations de ce taux de chômage, qui devrait dépasser les 12 % au printemps 2013.
Lundi 1er octobre, 16h : l’indice ISM dans l’industrie américaine baisse encore.
Alors qu’il s’est installé sous la barre des 50 depuis juin dernier, atteignant 49,6 en août, l’indice ISM des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière américaine devrait encore reculer en septembre. Compte tenu de l’augmentation des cours du pétrole et des matières premières, mais aussi des inquiétudes internationales, un niveau de 49,3 serait atteint dans le meilleur des cas.
En fait, la nouvelle phase de « planche à billets » décidée par la Fed ne devrait porter ses maigres fruits que d’ici deux ou trois mois. La baisse de cet indicateur avancé de la conjoncture américaine devait donc encore se poursuivre, confirmant que l’industrie de l’Oncle Sam est de nouveau menacée par la récession.
Mercredi 3 octobre, 16h : l’indice ISM services n’est pas non plus au beau fixe.
Sans passer sous la barre des 50, l’indice ISM dans le secteur non-manufacturier devrait également reculer en septembre. Après avoir étonnamment rebondi à 53,7 en août, il reviendrait vers un niveau de 52,5 en septembre.
Pour le moment, il n’y a pas péril en la demeure, mais le ralentissement est bien là.
Jeudi 4 octobre, 13h : La BoE maintient le statu quo.
Comme cela s’observe depuis deux ans, la Banque d’Angleterre n’a d’autres choix que de prolonger son statu quo monétaire.
Les réformes engagées outre-Manche ont été douloureuses et la politique monétaire a permis de faire passer la pilule sans trop de drames, mais la reprise durable ne parvient toujours pas à se mettre en place. Wait and See…
Jeudi 4 octobre, 13h45 : La BCE attend…
Après les annonces tonitruantes du mois dernier, qui n’ont d’ailleurs toujours pas été suivis d’effets, dans la mesure où ni l’Espagne ni l’Italie n’ont demandé le soutien du MES, la BCE va certainement rester immobile ce mois-ci.
Une nouvelle baisse du taux refi serait pourtant bien utile, notamment pour faire baisser l’euro et soutenir la croissance, mais Mario Draghi ne pourra pas forcer la main des « faucons » allemands pour la deuxième fois en un mois.
Pis; compte tenu de l’augmentation de l’inflation eurolandaise à 2,7 % en septembre, le Président de la BCE risque d’être obligé de tenir un discours rigoureux. Chassez le naturel…
Vendredi 5 octobre, 14h30 : le chômage américain ne fait pas de cadeau à Obama.
Après avoir nettement décéléré en août, les créations d’emplois devraient continuer de ralentir en septembre. Au mieux, elles atteindraient 50 000 postes nets, contre 96 000 le mois précédent et 141 000 en juillet.
Ce nouveau repli sera notamment dû au ralentissement économique et à la quasi-récession industrielle. L’attentisme pré-électoral n’arrangera évidemment pas les choses.
Conséquence logique de cette évolution, le taux de chômage devrait remonter à 8,2 %, contre 8,1 % en août, mais 8,3 % en juillet. Toujours est-il qu’avec un tel niveau, la réélection du Président Obama est clairement compromise.
La question est simplement de savoir si le récent cadeau de la Fed et les erreurs médiatiques de Mitt Romney réussiront à inverser la tendance…
Marc Touati