Cette semaine économico-statistique sera principalement américaine et en partie marquée par un mouvement de reflation tant sur les prix à la production que sur ceux à la consommation. Rien de dramatique cependant.
Lundi 10 septembre, 8h45 (heure de Paris) : la production industrielle française continue de souffrir.
En dépit d’un petit rebond technique en juillet (+ 0,4 %), la production industrielle française devrait enregistrer une nouvelle baisse de son glissement annuel, qui atteindrait – 3,3 %, un plus bas depuis la fin 2009.
Qui a dit que la France avait évité la récession ?
Mardi 11 septembre, 14h30 : légère dégradation du déficit commercial américain.
Après une forte baisse en juin, le déficit extérieur américain devrait reprendre le chemin de la hausse en juillet. Et ce, notamment à cause du nouveau renchérissement des prix des matières premières, pétrole en tête, et du ralentissement de la croissance mondiale.
Il atteindrait ainsi 44 milliards de dollars, contre 42,9 milliards en juin, mais plus de 50 milliards au cours des mois précédents.
Mercredi 12 septembre, 7h30 : l’inflation française reste sous contrôle.
Après une baisse de 0,4 % en juillet, principalement dans le sillage de l’effet soldes, les prix à la consommation devraient logiquement rebondir de 0,4 % en août dans l’Hexagone. Cette augmentation serait le produit d’un effet de rattrapage de la baisse de juillet mais aussi la conséquence de la progression des cours des matières premières.
Dans la mesure où les prix avaient augmenté de 0,5 % en août 2011, leur glissement annuel resterait cependant très appréciable à 1,8 %. Pas de quoi paniquer…
Jeudi 13 septembre, 14h30 : les prix à la production repartent en nette hausse outre-Atlantique.
Après presque une année de sagesse, les prix à la production américains retrouvent le chemin de la hausse soutenue en août. Ils devraient ainsi croître de 0,7 % sur un mois et de 1,6 % sur un an (contre respectivement 0,3 % et 0,5 % en juillet). La nouvelle tension des cours des matières premières et le repli du dollar, notamment face à l’euro, sont les principaux facteurs explicatifs de cette prévision.
Jeudi 13 septembre, 18h30 : La Fed maintient son statu quo.
Si la BCE a enfin décidé d’agir, la Fed devrait rester prudente ce mois-ci. En effet, elle a déjà beaucoup fait pour la croissance. Si bien qu’engager une nouvelle phase de « quantitative easing » ne reviendrait qu’à créer une trappe à liquidités, par définition pauvre en croissance.
De plus, une action massive de la Fed à quelques semaines des élections présidentielles américaines pourraient amoindrir la crédibilité de la Fed et de son Président.
Vendredi 14 septembre, 14h30 : un peu d’inflation et de consommation aux Etats-Unis.
Dans le sillage de l’augmentation des prix à la production et des cours des matières premières, les prix à la consommation devraient également augmenter significativement en août. En l’occurrence, + 0,3 % sur un mois. Leur glissement annuel resterait cependant limité à 1,4 %.
Dans le même temps, les ventes au détail devraient rester appréciables, mais ne progressant que de 0,3 % en valeur, soit environ 0 % en volume. La consommation américaine continue donc de résister mais redevient très fragile.
Vendredi 14 septembre, 15h15 : petite baisse de la production industrielle américaine.
Conformément à la baisse des indicateurs des directeurs d’achat dans le secteur manufacturier sous la barre des 50 depuis trois mois, la production industrielle de l’Oncle Sam devrait reculer de 0,1 % en août. Rien de catastrophique, mais de quoi confirmer que la récession se rapproche dangereusement.
Marc Touati