Croissance molle aux Etats-Unis et récession dans la zone euro.

 

Le point d’orgue de cette semaine économico-statistique sera évidemment la publication des comptes nationaux américains du deuxième trimestre (le vendredi 27). Il faudra également suivre les enquêtes de conjoncture menées en Allemagne (enquête IFO le mercredi 25) et dans l’ensemble de la zone euro (enquêtes PMI le mardi 24). En France, les chiffres du chômage de juin (connus le mercredi 25) feront encore trembler le gouvernement.

 

Mardi 24 juillet, de 9h à 11h (heure de Paris) : les directeurs d’achat continuent de broyer du noir dans la zone euro.

La descente aux enfers continue pour les directeurs d’achat de la zone euro. Que ce soit en France, en Allemagne ou dans l’ensemble de l’UEM, les indicateurs synthétiques des enquêtes PMI devraient rester sous la barre des 50 et avoisiner les 46. Déjà commencée dans de nombreux pays du Sud de l’Europe, la récession est donc bien en train de se généraliser à la quasi-totalité des pays de la zone euro.

Seule la faiblesse des cours des matières premières devrait permettre d’éviter une forte baisse de ces indicateurs avancés de l’activité économique.

 

Mercredi 25 juillet, 10h : Nouvelle baisse des indices IFO outre-Rhin.

Dans le sillage de la dégringolade de l’indice ZEW reflétant le moral des investisseurs allemands, l’indice synthétique de l’enquête IFO devrait poursuivre son mouvement de baisse en juillet. Après avoir atteint un niveau de 105,3 en juin, il pourrait reculer vers les 104,5 en juillet.

De quoi rappeler que la crise et la récession ne sont pas cantonnées à l’Europe de Sud. Chacun son tour…

 

Mercredi 25 juillet, 18h : le chômage continue d’augmenter dans l’Hexagone.

Les mois se suivent et se ressemblent sur le front du chômage français : la hausse encore et toujours. Après avoir augmenté de 33 300 personnes en mai, le nombre de chômeurs devrait progresser d’au moins 30 000 personnes en juin. La barre des 2,950 millions de chômeurs serait ainsi dépassée. Et cela n’est malheureusement pas terminé. Et pour cause : la baisse de l’activité économique prend environ six mois avant de se répercuter sur l’emploi. La multiplication des plans de licenciements au cours des dernières semaines ne fait d’ailleurs que confirmer que le taux de chômage pourrait rapidement atteindre la barre des 11 % et au plus tard fin 2012.

 

Jeudi 26 juillet, 14h30 : Repli correctif des commandes de biens durables aux Etats-Unis.

Après avoir augmenté de 1,3 % en mai, les commandes de biens durables devraient reculer d’au moins 1 % en juin. Fort heureusement, la baisse des prix des matières premières devrait permettre de limiter les dégâts. Toujours est-il que la faiblesse récurrente de cet agrégat montre que l’investissement des entreprises restera moribond jusqu’à la fin de l’année, sans pour autant s’effondrer.

 

Vendredi 27 juillet, 14h30 : pas plus de 1,5 % de croissance annualisée au deuxième trimestre outre-Atlantique.

Cela ne fait guère de doute : dans le sillage de la faible progression des ventes au détail en volume, mais aussi de la production industrielle et des carnets de commandes, sans oublier le repli des indices ISM des directeurs d’achat, la croissance américaine devrait encore ralentir au deuxième trimestre 2012. Selon nos estimations basées sur l’ensemble des indicateurs avancés que nous venons d’évoquer, elle atteindrait au mieux 1,5 %, après 1,9 % au premier trimestre.

Cette croissance molle, qui restera certes appréciable, notamment au regard de la récession eurolandaise, indique que la progression annuelle moyenne du PIB ne pourra pas atteindre les 2,5 % en 2012. Elle sera plutôt de 2,2 %. Les objectifs de l’Administration Obama ne seront donc pas atteints, tant en termes de croissance que d’emplois. La réélection de celui-ci paraît ainsi d’ores et déjà très compromise.

 

Marc Touati