Le chômage américain menace déjà la réélection d’Obama.

 

L’actualité économico-statistique de cette semaine sera notamment marquée par la confirmation de la récession en Europe (le mercredi 4), par la réunion de la BCE (le 5) et, enfin, par les chiffres de l’emploi américain (comme chaque premier vendredi de mois).

 

Mercredi 4 juillet, 11h (heure de Paris) : les indices des directeurs d’achat confirment le retour de la récession dans la zone euro.

Comme cela avait déjà été annoncé lors de sa première estimation, l’indice composite des directeurs d’achat (industrie + service) devrait .rester largement sous la barre des 50, à 46 précisément. Le recul de l’activité est donc non seulement acté, mais il est surtout en train de s’accélérer. A côté de la nouvelle augmentation du taux de chômage eurolandais à un niveau historique (11,1 % en mai), cette évolution montre que la zone euro est bien en train de s’enfoncer dans un malaise social lourd de conséquences.

Mais comme les dirigeants politiques ne cessent de s’auto-congratuler et sont persuadés qu’ils ont définitivement sauvé l’UEM, tout va bien…

 

 

Jeudi 5 juillet, 13h : Nouveau statu quo pour la Banque d’Angleterre.

 

Ayant déjà utilisé toutes ses cartouches depuis 2009 et ayant néanmoins eu l’intelligence de ne pas remonter son étreinte monétaire en 2011, la Bank of England ne peut que continuer de maintenir le statu quo monétaire. Ce n’est certes pas si mal, avec un taux de base de 0,5 %. Pourtant, la faiblesse durable de l’activité économique montre que le Royaume-Uni s’est durablement installé dans une « trappe à liquidités ». Les Britanniques vont donc encore devoir patienter avant de retrouver le chemin de la croissance forte.

 

 

 Jeudi 5 juillet, 13h45 : La BCE agit enfin!

 

Quatre ans (presque jour pour jour) après avoir augmenté le taux refi en pleine récession, un an après en avoir fait de même en pleine crise grecque, la BCE devrait enfin faire rimer juillet avec efficacité. En effet, compte tenu de la faiblesse de l’inflation, du retour de la récession et de la flambée du chômage, Mario Draghi et ses acolytes n’ont plus le choix. Ils doivent abaisser le taux refi d’au moins 25 points de base.

C’est d’ailleurs ce que le Président de la BCE a laissé entendre lors de la réunion de politique monétaire de juin dernier.

Une baisse surprise de 50 points de base serait particulièrement bienvenue et permettrait de déprécier l’euro, qui a malheureusement repris de la vigueur face au dollar après les accords du 29 juin. Or, tant que l’euro ne sera pas sous les 1,20 dollar, l’UEM ne pourra pas retrouver le chemin d’une croissance soutenue et par là même sortir de la crise.

 

 

Vendredi 6 juillet, 14h30 : Le chômage américain contre Obama…

 

Plus l’échéance présidentielle américaine approche, plus l’évolution du chômage devient déterminante pour le camp Obama. En effet, outre-Atlantique, le Président en place est toujours réélu lorsque le chômage est faible (autour des 5 %), mais toujours battu lorsqu’il est élevé (supérieur à 7 %).

Or, depuis deux mois, le taux de chômage américain a non seulement cessé de baisser, mais il a surtout retrouvé le chemin de la hausse, avec un niveau de 8,2 % en avril-mai. En juin, grâce notamment à la faiblesse des cours des matières premières qui a limité le ralentissement de l’activité, le taux de chômage devrait se stabiliser. Quant aux créations d’emplois, elles avoisineraient les 90 000, contre 69 000 le mois précédent.

A cinq mois des élections présidentielles, la messe semble donc être dite pour Obama. A moins que Romney ne fasse une grosse erreur d’ici là…

 

 

Marc Touati