« Courage à Olivier Falorni qui n’a pas démérité, qui se bat aux côtés des Rochelais depuis tant d’années dans un engagement désintéressé ». C’est par ce tweet que Valerie Trierweiler a mis le feu aux poudres en pleine campagne des législatives. Désordre, stupeur, pavé dans la mare, confusion, les qualificatifs pleuvent… En effet Olivier Falorni n’est pas n’importe qui puisque lorsque le tweet a été envoyé, il est le candidat dissident PS qui refuse de retirer sa candidature face à Ségolène Royal parachutée par le parti dans cette circonscription. Alors que l’ex compagne de François était en plein envol pour le perchoir, Olivier Falorni lui coupe donc les ailes. De fait l’affaire tourne au psychodrame.
Mais quelle mouche a donc bien pu piquer notre toute nouvelle première dame de France ? Il est vrai que l’inimitié (au minimum) entres les deux femmes est notoire. On se souvient d’ailleurs que Valerie Trierweiler n’avait pas voté en 2007 lorsqu’il fallait choisir entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Il s’agit donc d’une affaire privée qui vire au règlement de compte. Seulement voilà, l’actuelle première dame de France qui n’a aucun statu officiel et aucun rôle politique n’a absolument pas à s’immiscer dans la campagne législative en encourageant publiquement le candidat Falorni. De surcroît il faut souligner que François Hollande a officiellement soutenu Ségolène Royal. Plus qu’un couac il s’agit donc d’une véritable faute qui sème le trouble à l’Elysée. Même si elle savait parfaitement ce qu’elle faisait, il est clair que Valerie Trierweiler n’avait manifestement pas mesuré toutes les conséquences de son tweet, du moins il faut l’espérer.
Pour ceux qui ne la connaissent par encore, le voile est désormais levé, la première dame de France est une forte tête au caractère bien trempé. En effet cette dernière n’a pas résisté à la tentation de nuire à Ségolène Royal au détriment de l’intérêt politique de son compagnon Président de la République… Si à l’instar d’Anne Sinclair en son temps, Valerie Trierweiler a renoncé au journalisme politique, elle ne souhaite pas pour autant renoncer à son métier. Ainsi cette dernière a obtenu de Paris Match de pouvoir continuer à écrire ses articles culturels. Nul doute que la situation va devenir de moins en moins tenable, surtout si elle continue à jouer les électrons libres.
L’embarras est d’autant plus grand que François Hollande n’a jamais cessé d’attaquer la conduite de Nicolas Sarkozy en dénonçant le mélange des genres entre vie privée et vie publique. Ainsi en 2008, il déclarait « la règle simple, c’est que nous ne pouvons pas mélanger, confondre la vie politique et la vie personnelle. ». Celui qui souhaitait apparaître comme un homme normal par opposition à Nicolas Sarkozy qui selon lui avait désacralisé la fonction, retrouve aujourd’hui le dur chemin des réalités. Pour certains le président passe pour une victime alors que pour d’autres il est responsable des travers de sa compagne. Espérons pour Hollande que le dérapage de cette dernière ne soit pas le début d’une longue série. En effet alors qu’il passe déjà pour un homme mou et trop gentil, les Français ne comprendraient pas que celui qui prétend tenir les rênes de l’Etat et diriger la France ne sache même pas convaincre sa compagne.
Le plus triste étant encore l’immense emballement médiatique pour les coups de griffes de Valerie Trierweiler. En effet alors que la zone euro reste au bord de l’explosion, que la France est particulièrement touchée avec une récession économique, un chômage qui flambe et un déficit budgétaire qui devrait bientôt atteindre 90 % du PIB , il serait temps de tourner la page de la politique spectacle et des petites phrases pour se concentrer sur l’essentiel. Sur ce point la gauche qui a désormais tous les pouvoirs et donc toutes les responsabilités est attendue au tournant.
La phrase de la semaine :
«J’ai d’abord le sentiment du devoir accompli. Je fais partie de ces élus qui aiment la politique du résultat.».De Nadine Morano, battue dans la 5ème circonscription de Toul.