C’est la question qui hante de plus en plus de Français depuis quelques jours : et si
En effet, la crise de la zone euro est loin d’être terminée, les taux d’intérêt obligataires repartent à la hausse dans les pays du Sud de l’Europe, notamment en Espagne, et la récession s’installe de nouveau sur le Vieux Continent. Autrement dit, le contexte est particulièrement propice à une recrudescence des craintes sur la stabilité de l’UEM. De plus, en dépit de ces dangers, les principaux candidats à la présidentielle française ont continué de nier l’essentiel, laissant croire que
Le lancement d’un contrat à terme pour se couvrir contre une baisse du cours des obligations des OAT a complété ce sombre tableau, même si, pour le moment, cette stratégie n’a pas suscité d’engouement particulier.
En fait, avant de se décider, les investisseurs attendent simplement de pouvoir éclairer leur lanterne avec les résultats du premier tour, puis du second et surtout avec les premières mesures qui seront prises après le 6 mai.
Evidemment, certains ne manqueront pas de dénoncer une fois encore le dictat des marchés, les insupportables agissements des méchants spéculateurs et tutti quanti…
A ceux-là, il faut rappeler que ce ne sont pas les marchés, ni les spéculateurs qui ont demandé à l’Etat français d’augmenter démesurément ses dépenses, son déficit et sa dette. Non, si
Si la dette publique française a tant augmenté ce n’est pas à cause du sauvetage des banques, mais surtout de par la mauvaise allocation des dépenses publiques. L’augmentation de ces dernières ayant été incapable de restaurer une croissance suffisamment forte ne serait-ce que pour rembourser le paiement des intérêts de la dette publique. Ainsi, depuis cinq ans, alors que ces derniers avoisinent 2,5 % du PIB, la croissance annuelle moyenne française n’a été que de 0,5 % en volume et de 1,6 % en valeur.
Nous sommes donc très loin du compte. De plus, dans la mesure où plus de 65 % de la dette publique est détenue par des investisseurs étrangers, il est logique que ces derniers demandent des comptes à leur débiteur, en l’occurrence l’Etat français. Dans ce cadre, si, au lendemain des élections, rien n’est fait pour réduire les déficits publics et restaurer une croissance soutenue, il est inévitable que les taux d’intérêt des obligations du Trésor français se tendront significativement, au moins vers les 4 %.
Ce mouvement pèsera mécaniquement sur l’investissement et la consommation, donc sur la croissance et l’emploi. La récession refera surface et les craintes sur la faculté de
Pour éviter le pire, il faudra donc que l’Allemagne accepte de réformer la politique économique de la zone euro en faveur d’une croissance plus forte. Ce qu’elle n’acceptera de faire que si
En attendant, un premier clash pourrait avoir lieu dès le 22 avril si les partis extrémistes réussissent à avoisiner les 40 % des suffrages. Si tel est le cas, les investisseurs commenceront à se couvrir contre le risque « France » et il sera ensuite particulièrement difficile d’inverser la tendance.
Ce ne sont donc pas les marchés qui vont attaquer
Marc Touati