Rien de nouveau sous le soleil ! Tel pourrait être le résumé de la nouvelle version des comptes nationaux français du quatrième trimestre affichée par l’INSEE. En effet, comme lors de sa première estimation, l’Institut national a confirmé que le PIB hexagonal a bien augmenté de 0,2 % au quatrième trimestre 2011. De même, la croissance annuelle moyenne du PIB a été confirmée à 1,7 %, exactement la prévision gouvernementale. En un mot : bravo !
Si nous continuons de rester circonspects à l’égard de ces chiffres, qui nous paraissent relever davantage de la magie que de la réalité économique, nous sommes contraints d’accepter les chiffres officiels.
Cependant, il faut noter qu’une grande partie de la progression du PIB en 2011 s’explique par une formation de stocks particulièrement élevée. Ainsi, hors stocks, la croissance française n’a été que de 0,9 % l’an passé, c’est-à-dire exactement le même niveau qu’en 2010.
Plus globalement, il est également utile de savoir qu’au cours des cinq dernières années, la variation annuelle moyenne du PIB français n’a été que de 0,5 %. De 2008 à 2011, ce résultat tombe même à 0,07 %. A l’évidence, nous sommes très loin de la croissance forte.
Parallèlement, avec une augmentation de seulement 0,3 % en 2011, la consommation des ménages demeure la grande perdante de l’économie française et laisse craindre le pire pour l’avenir. En effet, en dépit de la remontée de la confiance des ménages en mars, qui reste d’ailleurs sur des niveaux toujours très faibles, la poursuite de l’augmentation du chômage apparaît de bien mauvais augure. Et ce, d’autant que le traditionnel attentisme pré-électoral ne va pas manquer de réduire l’appétence des ménages pour la dépense. Pis, si, après les élections et comme cela apparaît malheureusement fort probables à en croire les principaux candidats, les impôts sont augmentés, la consommation continuera de souffrir.
En outre, la crise de la zone euro est loin d’être terminée et une nouvelle phase d’augmentation des taux d’intérêt devrait s’observer après les élections françaises. Ce qui réduira mécaniquement la consommation des ménages et l’investissement des entreprises.
Enfin, la remontée récente de l’euro/dollar pèsera également sur l’activité tant en France que chez nos partenaires eurolandais/
En conclusion, au-delà de l’accalmie conjoncturelle affichée depuis quelques semaines et des efforts marketing pour laisser croire que la crise de la dette publique est terminée, l’horizon reste sombre et les risques de rechute demeurent très élevés.
Marc Touati