Les Français et Nicolas Sarkozy : histoire d’une rupture ?

 

Le secret de polichinelle est enfin levé puisque depuis le 15 février Nicolas Sarkozy est officiellement candidat à sa propre succession. La France va mal et le Président comme il l’a mentionné « ne peut l’abandonner en pleine tempête ».

 

Cet acte de candidature fait au lendemain de la fête de la St Valentin reflète une opération de reconquête du cœur des Français. En effet entre l’actuel président et une majorité de nos concitoyens c’est une « histoire d’amour » qui avait plutôt bien commencé. Comme dans beaucoup de couples il y a eu le temps des promesses et des rêves : « je ne vous mentirai pas, je ne vous trahirai pas ». Si certains annonçaient le pire, une majorité espérait le meilleur.

Malheureusement, alors que Nicolas Sarkozy annonçait une rupture avec les politiques précédentes, c’est assez rapidement qu’une rupture avec les Français s’est mise en place. Tourné vers la France pendant la campagne électorale, le Président s’est rapidement tourné vers lui-même après son élection. Le rêve s’est en effet peu à peu transformé en défiance. On n’a pas oublié les images terribles de Valery Giscard d’Estaing qui n’ayant pas pris la mesure du rejet des Français, a quitté l’Elysée à pied sous les huées et parfois les crachats …

 

Comme dans un couple qui va mal, Nicolas Sarkozy annonce aux Français « j’ai changé », reprenez-moi… Le 28 janvier débuta alors un exercice d’authenticité durant lequel le Président fit acte de contrition à propos de son arrogance (notamment en 1995) et souleva la douleur que représente le chômage pour des millions de Français.

En d’autres termes, en dépit de la caricature qui est bien souvent faite de lui, Nicolas Sarkozy souhaite montrer qu’il a du cœur et qu’il est à l’écoute des Français. Comme dans un couple…Comment ne pas faire le parallèle avec sa rupture avec Cécilia et sur la déclaration du candidat Sarkozy: « Comme beaucoup de Français, notre couple connait des difficultés, ces difficultés nous sommes en train de les surmonter ».

En dépit des apparences, Sarkozy est un grand affectif et un grand émotif. C’est d’ailleurs ce qui explique une partie de ses excès et autres dérapages. Le président se pose en capitaine dans la tempête, en protecteur. Il n’a pas été suffisamment à l’écoute des Français, qu’à cela ne tienne, le nouveau candidat propose de leur redonner la parole par voie référendaire. Nicolas Sarkozy a notamment recours aux vieilles méthodes de Mitterrand initiées par Jacques Pilhan, en s’invitant dans une famille française sans la présence de la presse. Comme Mitterrand face à VGE, il veut être le candidat du peuple contre le candidat du système et des élites (François Hollande).

 

Alors que 40 % des Français sont encore indécis, la question est de savoir si comme dans un couple en pleine tempête, une majorité de concitoyens va donner une seconde chance à Nicolas Sarkozy ou si la séparation sera officialisée par son élimination.

Une chose est sûre, pour l’instant le cœur d’une majorité de Français bat pour François Hollande…

 

La phrase de la semaine :

«La croissance a atteint 1,7% en 2011, c’est exactement ce que nous avions prévu, mieux que les prévisions de l’INSEE. Quand je pense qu’ils sont 5000 à l’INSEE, je me dis que l’indépendance ne doit pas être synonyme d’erreur permanente» de Nicolas Sarkozy.

 

 rôme Boué