Consommation et TVA sociale : une catastrophe en puissance.

 

Patatras ! Telle pourrait être la synthèse de l’évolution de la consommation des ménages dans l’Hexagone au cours des derniers mois et surtout des mois à venir. Certes, la baisse de 0,1 % de cet agrégat phare de la conjoncture française en novembre est limitée. En revanche, son glissement annuel commence à donner le vertige : – 2,1 %, un plus bas depuis février 2009, c’est-à-dire depuis la dernière récession.

Bien entendu, un point ne fait pas une tendance et il est toujours possible d’imaginer que les Français ont réfréné leurs achats en novembre pour dépenser davantage lors des fêtes de fin d’année et des soldes de janvier. Pour autant, la faiblesse durable de la confiance des ménages et de leur pouvoir d’achat, ainsi que l’augmentation du chômage confirment que l’atonie de la consommation ira de mal en pis. Et ce, au moins jusqu’au printemps 2012.

Cette consommation en berne montre également que l’augmentation éventuelle du taux de TVA dans les prochains mois serait tout simplement suicidaire. Elle ne ferait que rogner encore le peu de pouvoir d’achat des ménages, alimenterait la baisse de la consommation et aggraverait la récession qui a commencé dès le quatrième trimestre 2011 et devrait se poursuivre au moins jusqu’à la fin du printemps.

La TVA sociale est effectivement une vraie fausse bonne idée. Certes, il serait tout à fait louable de transférer une partie des charges qui pèsent sur le travail vers la TVA, mais cela devrait se faire à pression fiscale inchangée. Avec un niveau de 19,6 %, le taux de TVA est déjà particulièrement prohibitif. Jusqu’où va-t-il monter ? Il est absolument inconcevable que plus de 20 % de la valeur des produits achetés aillent dans les caisses publiques et ce d’autant que ces dernières ne sont pas des modèles d’efficacité. En outre, faut-il encore rappeler que la TVA est l’un des impôts les plus inégalitaires et que certaines importations sont incompressibles. Comment faire par exemple pour acheter un ordinateur français ? Autrement dit, l’augmentation du taux de TVA n’est pas une garantie de réduction des importations.

Malheureusement, l’année 2012 commence donc aussi mal que 2011 s’est terminée, c’est-à-dire dans la récession et avec un manque effarant de pragmatisme de la part des dirigeants politiques.

Marc Touati