Humeur :
Après l’avertissement de Moody’s sur l’état des finances publiques françaises et par là même sur la notation de la dette de l’Etat, il faut se rendre à l’évidence : la question n’est plus de savoir si
Certes, les gouvernements français ont régulièrement fait preuve d’ingéniosité pour montrer « patte blanche ». Ainsi, en 2003, alors que les menaces des Moody’s et autres agences de rating commençaient à devenir dangereuses,
Malheureusement, au-delà de ces artifices, les structures et les faiblesses de l’économie française ont perduré. Bien plus grave, la dégradation s’est accélérée. Ainsi, le poids des dépenses publiques a continué de flamber, pour avoisiner désormais 57 % du PIB, un niveau historiquement élevé et l’un des plus importants du monde occidental. Dans le même temps, la dette publique a également explosé pour approcher les 90 % du PIB. Last but not least, en dépit de cette gabegie de dépenses et du dérapage de la dette, la croissance structurelle française n’a cessé de baisser, pour se situer actuellement entre 1,2 % et 1,5 %.
Pis, depuis désormais quatre ans, la croissance française en valeur est inférieure à la charge annuelle des intérêts de la dette publique. Cela signifie que, même si toute cette croissance était mobilisée pour rembourser la charge d’intérêts, l’Etat devrait encore s’endetter. A l’instar de
Face à ce triste constat, qui ne fait finalement que refléter dix ans d’erreurs de politiques économiques et monétaires, l’avertissement de Moody’s ne fait donc que préparer l’opinion publique française à l’inévitable : la note de
Face à cette ingérence lourde de conséquences, certains ne manqueront évidemment pas de crier à la manipulation et de demander la mise sous tutelle voire la fermeture pure et simple des agences de notation. Ils sont bien entendu dans le faux. Tout d’abord, parce que même si ces dernières pèchent par manque de transparence, elles demeurent une des rares institutions relativement indépendantes. Ensuite, parce que si ces agences ont autant de poids aujourd’hui c’est surtout parce que les pays eurolandais, et notamment
Enfin, ne nous trompons pas de cible : ce n’est pas de la faute des agences de rating si les gouvernements français et eurolandais ont constamment dévié de leurs engagements. En d’autres termes, si l’on veut que
Quid de l’économie cette semaine ?
Chine : une croissance soutenue et une inflation contenue.
Alors que la croissance américaine reste faible en période de reprise économique et que la zone euro tombera certainement en récession au quatrième trimestre,
En effet, la publication des comptes nationaux pour le troisième trimestre a révélé une progression du PIB de 2,3% au troisième trimestre 2011 portant son glissement annuel à 9,1 %. Certes la croissance chinoise régresse depuis le premier trimestre et le glissement annuel du PIB se situe à son plus bas niveau depuis le troisième trimestre 2009, mais ce ralentissement est maitrisé puisque
Les statistiques publiées cette semaine nous confirment d’ailleurs la vigueur de l’économie chinoise. A commencer par la production industrielle qui affiche un glissement annuel de 13,8 % en septembre après 13,5 % en août dépassant ainsi les attentes du consensus (13,4 %). En d’autres termes, alors que la majorité des économies dites développées subissent un ralentissement de leur activité industrielle,
La croissance chinoise résiste aux intempéries.
Sources :
Par ailleurs, la consommation des ménages n’est pas en reste, à l’image des ventes au détail dont le glissement annuel a atteint + 17,7 % en septembre après + 17 % en août. Les ventes au détail chinoises réalisent ainsi leur deuxième meilleure performance depuis le début de l’année. De quoi rappeler que la consommation des ménages reste le premier moteur de la croissance de l’Empire du milieu.
Il s’agit d’un atout de taille à un moment ou
Le glissement annuel des exportations a fortement ralenti, passant de + 24,5 % en août à + 17,1 % en septembre, soit un recul de 30,2 %. Les importations régressent également significativement puisque leur glissement annuel affiche un niveau de + 20,9 % en septembre contre + 30,2 % en août.
Il ne faut cependant pas oublier que
Mais les exportations souffrent…
Sources :
Parallèlement, il faut souligner que l’Empire du Milieu bénéficie pleinement du recul des cours des matières premières et notamment alimentaires qui représentent l’essentiel des pressions inflationnistes. En effet, l’inflation chinoise a régressé pour un deuxième mois consécutif pour afficher un niveau de 6,1 %, soit un plus bas depuis mai. Hors énergie et alimentation le glissement annuel des prix recule également à un niveau de 2,9 %.
Sachant que face au ralentissement économique mondial, la demande de matières premières devrait continuer de régresser tirant les prix vers le bas, un dérapage inflationniste n’est pas à l’ordre du jour.
L’inflation ne dérape toujours pas.
Sources :
Enfin il ne faut pas oublier que
En conclusion en dépit du ralentissement économique global, l’Empire du Milieu garde le cap tout en maîtrisant son inflation. Comme en 2010,
Jérôme Boué
.La météo économique de la semaine écoulée :
Les Marchés:
Zone euro : les forces autodestructrices toujours en action.
Malheureusement, la triste histoire de la zone euro ne cesse de se répéter. Dès que l’euro s’apprécie au-delà des 1,30 dollar, les risques de récession re-surgissent. Cela entraîne une détérioration de l’emploi et une aggravation des déficits publics. La crise de la dette publique refait alors surface. Ce qui incite les agences de notation à dégrader les dettes souveraines des pays eurolandais, d’où une augmentation des taux longs. Cette tension aggrave alors les pressions exercées sur l’économie, cassant encore un peu plus la croissance, donc relançant les déficits à la hausse… et le cercle pernicieux continue.
Des taux longs de plus en plus dangereux.
Source : Bloomberg
A chaque fois, les dirigeants politiques essaient de stopper l’hémorragie. Après maintes difficultés, ils y parviennent, ce qui apprécie l’euro, donc casse la croissance…
Autrement dit, on ne s’en sort jamais. Dans ce cadre, la volatilité des marchés boursiers s’accroît, ce qui augmente l’incertitude et réduit encore une fois les risques de reprise économique.
Marchés boursiers : une volatilité extrême.
Source : Bloomberg
- “L’Allemagne paiera !”
- François Hollande va-t- il battre Nicolas Sarkozy ?