2012 : une élection présidentielle sous haute tension.

 

Il semble désormais acquis que l’élection présidentielle de 2012 qui s’annonce explosive restera dans les annales de la Vème République. Tout d’abord la rocambolesque «affaire DSK » qui relève du jamais vu dans le monde politique à un an de l’élection présidentielle. Chacun des candidats à la candidature à gauche et notamment Aubry, Hollande et Royal, ont versé des « larmes de crocodile » sur le sort de ce pauvre DSK. Pourtant, bien que polluant leurs campagnes respectives pour les primaires, ce scandale politico médiatique leur a laissé le champ libre. Ce fut notamment le cas de Martine Aubry propulsée candidate de fait. Pour ce qui concerne Ségolène Royal, après la période de compassion, les petites phrases ont très vite fusé et DSK en a « pris pour son grade ». Les attaques se sont rapidement calmées lorsqu’il n’était plus utile de tirer sur l’ambulance DSK puisqu il apparut très vite que le « malade » ne pourrait pas se présenter.

Ensuite vint l’Université d’été à la Rochelle avec une ambiance à couper au couteau et un violent combat entre Aubry et Hollande. Le ton était donné et la pression montait d’un cran. Enfin arriva le premier débat télévisé entres les prétendants. L’exercice est extrêmement complexe et périlleux puisque chacun des candidats jouait gros devant environ cinq millions de téléspectateurs. L’équation à résoudre a été parfaitement mise en relief par Pierre Moscovici qui après la confrontation indiquait « qu’il serait logique que les différences continuent mais dans la limite de l’indispensable rassemblement ». Il s’agit donc d’un exercice de haute voltige puisque chacun des candidats doit s’affirmer sans déraper.

 Malheureusement les tensions sont très vite apparues à l’image de la passe d’arme entre Hollande et Aubry sur l’épineux dossier du nucléaire. Quant à Ségolène Royal ne nous y trompons pas, si elle est apparue peu agressive, voire en retrait, c’est uniquement parce qu’elle avait déjà beaucoup utilisé de cartouches en tirant à boulet rouges sur Aubry et surtout Hollande. Il lui fallait donc se racheter une bonne conduite et redorer son blason. Il est vrai que François Hollande qui est « l’homme à abattre » fait la course en tête poussant Aubry et surtout Royal dans leurs retranchements. Cette position de favori est parfois embarrassante pour l’ex premier secrétaire du parti socialiste qui souhaite que les électeurs ne se démobilisent pas en pensant que tout est joué. Il l’a d’ailleurs affirmé « les sondages ne veulent rien dire » alors qu’en réalité il se voit presque déjà à la place de Nicolas Sarkozy…

 La droite n’est pas mieux lotie car en dépit du retrait de Borloo de la course, Bayrou, Morin, Villepin et Dupont Aignan devraient contribuer à émietter l’électorat du très peu populaire candidat Sarkozy. Le risque étant bien sûr un 21 avril 2002 à l’envers avec un deuxième tour entre un socialiste et Marine Le Pen. Le climat est donc électrique à droite et on peut considérer que Nicolas Sarkozy, bien qu’il s’en défende, est déjà en campagne à l’image de son commentaire juste après le premier débat télévisé « ce n’est pas qui veut gagner des millions ?, c’est qui veut dépenser plus ? ». Il eut d’ailleurs peut être été plus sage de ne pas descendre dans l’arène et de laisser faire ses « portes flingues ».

 Si l’on rajoute l’affaire Karachi et maintenant les accusations d’écoutes par la préfecture de police sur la compagne de François Hollande, nulle doute que cette campagne est explosive. Prochain épisode dimanche 9 octobre pour le premier tour des primaires socialistes…

 

La phrase de la semaine :

« Je serai la présidente des résultats ». Ségolène Royal.

rôme Boué