Cauchemar à l’Elysée…

 

Nous sommes en septembre 2011 et la campagne des primaires fait rage entre Martine Aubry, François Hollande et Ségolène Royal. Les 3 candidats qui se voient à la place de Nicolas Sarkozy se déchirent dans un combat sans précédent. Il s’agit en effet d’une opportunité historique pour la gauche d’occuper la magistrature suprême qui lui échappe depuis 1995, soit 24 ans déjà. Dans leur volonté respective de l’emporter, la guerre entre les candidats à la candidature atteint des proportions indignes, tant sur le plan idéologique que sur le plan personnel. A gauche c’est le désastre, et force est de constater que cette campagne qui dérape a atteint un point de non retour. Quel que soit le résultat de cette primaire, il apparaît désormais impossible que la gauche se rassemble pour constituer l’union nécessaire permettant de passer le cap du 1er tour.

Alors que la crise de la dette menace l’existence même de la zone euro, aucun des protagonistes à gauche ne semble avoir l’envergure nécessaire pour faire face à ce séisme. C’est finalement François Hollande qui l’emporte, mais il est totalement discrédité dans le camp de Martine Aubry arrivée en deuxième position. D’ailleurs, chose inimaginable, cette dernière appelle ses électeurs à s’abstenir au premier tour de la présidentielle afin de barrer la route à François Hollande, jouant ainsi contre son propre camp. La crise de la zone euro s’aggrave, et la France est fortement menacée de perdre son Triple A.

A gauche comme à droite, c’est la panique. C’est alors que DSK sort de son silence et fait une conférence de presse aussi remarquable que remarquée. Lui dont les compétences en finance et en économie sont indéniables, et dont l’envergure internationale ne fait aucun doute, est plébiscité à gauche. Il apporte des solutions concrètes et efficaces à la crise économique qui frappe la France et le reste de la zone Euro. Il apparaît tel De Gaulle en libérateur… L’affaire de New York est très très loin et semble même anecdotique face à la gravité de la situation économique. DSK apparaît tout au plus comme une victime de ses déboires judiciaires, et tout est très vite oublié face au rouleau compresseur de l’actualité. François Hollande, acculé, se retire au profit de DSK qui est également appuyé par le clan Martine Aubry.

Parallèlement à droite, face au rejet de Nicolas Sarkozy qui semble dépassé par l’ampleur de la crise, les candidatures se multiplient : Dominique de Villepin, Borloo, Dupont-Aignan et Morin croient désormais en leur chance. Nicolas Sarkozy est au supplice et il dégage de plus en plus d’agressivité, ne faisant qu’accréditer les critiques qui pèsent déjà sur sa personnalité. Le Président est pris au piège comme dans des sables mouvants. Plus il s’agite, plus il s’enfonce à l’image de sa cote de popularité. Résultat des courses, le scénario du 21 Avril 2002 se reproduit mais cette fois à l’avantage de la gauche. Face à l’émiettement des candidatures, Nicolas Sarkozy est éliminé du 1er tour et DSK se retrouve face à Marine Le Pen au second tour. DSK est finalement élu Président de la République avec près de 78% des suffrages.

Nous sommes le jour de l’intronisation du nouveau Président. Tout le monde attend Dominique Strauss Kahn : 10, 15, 20 minutes, une attente qui semble interminable. Finalement, au bout d’une demi-heure, l’huissier s’écrit enfin : « Monsieur le Président de la République ». Une fois, deux fois, trois fois, DSK n’apparaît toujours pas…. Enfin plus fort : « Monsieur le Président ! S’il vous plait… »

… et Nicolas Sarkozy ouvre les yeux sur l’huissier qui lui parle en poussant un grand cri. « Ouf ! Je suis toujours Président de la République » s’écrit-il. Il s’était juste endormi en Conseil des Ministres et personne n’avait osé le réveiller jusqu’à ce que tout le monde ait quitté la salle…

 

La phrase de la semaine :

«Le point faible de François Hollande, c’est l’inaction. Est ce que les Français peuvent citer une seule chose qu’il aurait réalisée en trente ans de vie politique ? Une seule ?» De Ségolène Royal citée dans Le Figaro

Jérôme Boué