Humeur :
Volte-face…
Chère à Honoré de Balzac,
Parallèlement, d’aucuns s’employaient à souligner que, sans DSK, le FMI,
Mais, alors que l’affaire semblait bouclée et que le prisme médiatique revenait progressivement vers des sujets plus essentiels tels que la crise de la zone euro, la guerre civile en Lybie et en Syrie ou encore la maternité de Carla Bruni-Sarkozy (it’s a joke of course…), l’impensable se produisit. Ainsi, eu égard à la piètre crédibilité de la victime présumée, DSK était mis en liberté et quasiment réhabilité. En quelques heures et de la même façon qu’il était passé du paradis à l’enfer quelques semaines plus tôt, l’ancien maire de Sarcelles est redevenu l’homme fort et respectable d’avant-crise. Il était alors amusant d’observer comment les encenseurs devenus censeurs sont redevenus flatteurs à la vitesse de l’éclair. Mais, attention, le vaudeville est loin d’être terminé, comme en témoigne la plainte déposée contre DSK pour des faits remontant à 2003. Autrement dit, que les médias soient rassurés, ils pourront encore augmenter leurs ventes grâce à l’affaire DSK. Ce dernier continuera donc de faire les gros titres, mais pas en tant que favori à l’élection présidentielle. Comme dit la chanson : « dans la vie, on fait ce qu’on peut, pas ce qu’on veut… »
Face à ce va-et-vient incessant, on se croirait presque devant le ballet des économistes qui annonçaient une croissance durablement forte en 2007-2008, puis l’écroulement du système en 2009 et enfin le retour de la croissance en 2010. Comme quoi, le « volte-face » n’est pas l’apanage des prévisionnistes économiques. Il est tout aussi présent chez les politologues et analystes en tous genres. C’est bien là que réside d’ailleurs l’une des grandes leçons de cette sombre affaire : la volatilité des jugements et des prévisions est la pire des pratiques aussi bien pour un politologue que pour un économiste.
Bien loin de cette inconstance, il est indispensable de garder le cap et de ne pas changer d’avis comme de chemise, en suivant bêtement le consensus. Ainsi, il est instructif et surtout agaçant, d’observer avec quelle désinvolture les dirigeants européens, les agences de notation ou encore de nombreux économistes qui avaient défendu bec et ongles la création d’une large zone euro, faire aujourd’hui machine arrière. A les entendre, il suffirait que
D’où une deuxième erreur fondamentale des dirigeants eurolandais et de nombreux observateurs économico-financiers. Car s’il est erroné de changer d’avis tous les quatre matins, il est tout aussi fallacieux et surtout dangereux, de s’obstiner dans l’erreur. Ainsi, en dépit de la réalité d’une croissance durablement faible au sein de la zone euro et notamment dans les pays du Sud, le FMI,
Pour éviter le pire, elle ne dispose que d’une dernière chance : favoriser un euro sous les 1,20 dollar, engager une politique monétaire et budgétaire socialement efficace, rééchelonner les dettes publiques des pays en difficulté, réduire les dépenses publiques de ces derniers, tout en augmentant leur privatisation et, last but not least, créer une zone monétaire optimale, c’est-à-dire avec une harmonisation des conditions fiscales, réglementaires, des marchés du travail et un budget fédéral digne de ce nom.
Si nous n’y parvenons pas, la zone euro finira inévitablement par exploser. Les anciens eurosceptiques devenus europhiles d’un temps pourront alors, une nouvelle fois, retourner leur veste et soutenir que la fin de l’UEM sera une bonne chose. FMI ne signifiera donc plus Femme de Ménage Incluse, comme le souligne la blague du moment, mais Faillite Mutuelle Inévitable. Et là ce ne sera plus drôle…
Quid de l’économie cette semaine ?
Emploi aux Etats-Unis : une déception de plus.
Comme l’indiquent les chiffres du rapport sur l’emploi pour le mois de juin, les créations d’emplois sont encore très faibles en phase de reprise économique
En effet, après n’avoir créé que 25 000 emplois en mai la job machine américaine en a généré 18 000 en juin (contre 105 000 attendus par le consensus), soit un total de 757 000 depuis le début de l’année.
Le détail statistique révèle clairement que l’emploi aux États-Unis a encore été victime de fortes destructions dans le secteur public (-39 000 après -48 000 en mai).
Depuis le début de l’année le secteur public a donc détruit 188 000 emplois. Après une forte relance Keynésienne l’État se désengage progressivement afin de laisser le relais aux moteurs privés. Malheureusement ces derniers restent encore mous.
Certes le secteur privé tire encore son épingle du jeu, mais en dépit de 57 000 créations d’emplois en juin il ralentit pour un quatrième mois consécutif. Même constat pour le secteur des services qui n’a créé que 53 000 emplois en juin dont 12 000 pour les services aux entreprises (soit quatre fois moins que le mois précèdent).
Par ailleurs même si ce n’est pas l’euphorie, le secteur manufacturier redevient créateur net d’emplois avec 6 000 nouveaux emplois contre 2000 destructions en mai.
Le secteur prive reste un soutien de poids
Sources : Bureau of Labor Statistics, Bloomberg
Par ailleurs, et c’est une déception supplémentaire, le taux de chômage progresse encore. En effet, ce dernier qui était reparti à la hausse depuis avril pour atteindre 9,1% en mai a affiché un niveau de 9,2 % en juin. Il est vrai que l’investissement des entreprises et la consommation des ménages peinent encore à trouver leur vitesse de croisière.
Le taux de chômage augmente encore…
Sources : Bureau of Labor Statistics, Datastream
Parallèlement, le glissement annuel de l’emploi reste faible mais progresse toujours affichant un niveau de +0,8% en juin après 0,6 % en mai. Cependant, la tendance devrait s’intensifier dans les mois à venir. C’est d’ailleurs ce qu’indiquent les indices emplois des directeurs d’achat dans l’industrie manufacturière et dans les services qui ont progressé en juin pour atteindre des niveaux respectifs de 59,9 et 54,1.
Les indices ISM confirment que l’emploi devrait retrouver quelques couleurs dans les mois à venir.
Sources : Bureau of Labor Statistics, ISM, Datastream
D’autre part, après avoir progressé en mai, les salaires ont déçu en juin (croissance nulle pour le salaire horaire moyen et -0,3 % pour le salaire hebdomadaire moyen) portant leurs glissements annuels à des niveaux respectifs de + 1,9 % et + 2,5 %.
Enfin, le nombre d’heures travaillées qui s’était stabilisé en mai régresse lui aussi à 34,3 en juin.
A l’image de la faiblesse de la reprise outre-Atlantique, la déception reste de mise sur le front de l’emploi. Le taux de chômage devrait atteindre 8,7 % cette année en moyenne annuelle et 8,5 % en 2012.
Jérôme Boué
La météo économique de la semaine écoulée :
Les Marchés:
Les marchés boursiers entre espoirs et doutes…
Il y a quinze jours, nous avions établi cinq barrières que les marchés boursiers devaient traverser au cours de cet été. Les deux premières ont été franchies avec plus ou moins de succès.
En effet, comme prévu, le nouveau plan d’aide et de rigueur grec a été validé par le gouvernement hellène et par la communauté financière internationale. Conséquence logique de ce soulagement, les marchés ont nettement rebondi, feignant de croire que la crise de la dette publique était terminée et mettant de côté les risques sociaux. En d’autres termes : carpe diem jusqu’aux prochaines secousses…
Les taux longs grecs n’augmentent plus mais restent beaucoup trop élevés
Si le dénouement de cette étape était assez prévisible, celui de la deuxième paraissait plus compliqué. Et pour cause, il s’agissait du relèvement du taux refi de
Sources : BCE, Bloomberg
Mais c’était sans compter la nouvelle déception sur le front de l’emploi américain qui a de nouveau pénalisé les marchés actions En fait, le vrai test, qui constituera d’ailleurs la troisième étape de l’été boursier, aura lieu le 29 juillet, avec la publication des comptes nationaux du deuxième trimestre 2011. Comme l’a montré la faiblesse de la consommation, une croissance annualisée d’environ 1,8 % devrait être annoncée. De quoi calmer les ardeurs des marchés, sans pour autant remettre en selle les Bearish.
La croissance américaine reste décevante.
Sources : BEA, Bloomberg
Une nouvelle douche froide devrait néanmoins se
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