Humeur :
Et si
Cela n’aura certainement échappé à personne : depuis une dizaine d’années,
Et là aussi, la déveine a été particulièrement forte. En effet, de ce point de vue, la dernière décennie restera avant tout marquée par la triste défaite des Bleus en finale du Mondial de football de 2006 et surtout par leur élimination honteuse dès le premier tour des Mondiaux de 2002 et de 2010. Que dire alors du Tennis masculin français, qui attend toujours son vainqueur à un tournoi du grand Chelem depuis la victoire de Yannick Noah en 1983 ! Pour couronner le tout, alors que Paris était donné plus que favori pour organiser les JO de 2012, elle s’est fait souffler la place par Londres. Encore une occasion ratée de susciter un élan national et surtout de créer un nouveau moteur de croissance.
Car, au-delà des déceptions sportives, la dernière décennie a été celle des contre-performances économiques. A côté de la morne progression de son PIB,
A la rigueur, si cette gabegie de dépenses et de dettes publiques avait généré une croissance vigoureuse, une baisse massive du chômage, un recul des inégalités et de la pauvreté, elle aurait pu être acceptable. Malheureusement, il n’en a rien été. Certes, le chômage s’est stabilisé à 10 % pendant la dernière crise, soit deux points de moins qu’au début des années 1990. Cependant, cette évolution a priori favorable est principalement due au papy boom. Ce dernier se résume au départ à la retraite des nombreux enfants du baby boom, alors que ceux-ci sont remplacés par les classes creuses des années 1980-90. Autrement dit, sans cet avantage « technique », le taux de chômage français aurait largement dépassé son sommet des années 1993-95.
Mais, arrêtons là la sinistrose. Car, après avoir été « comblée » de malchances et de pessimisme,
Mieux, pour couronner ce succès économique,
Mais attention : « chassez le naturel et il revient au galop ». Car le retour de la chance pourrait aussi être de très courte durée. Il suffirait par exemple que
Plus globalement, nous revoilà donc devant le grand mal français : nous avons tout pour réussir, mais malheureusement, le dogmatisme et la démagogie électoraliste risquent de tout casser. Aussi, quoiqu’il arrive et compte tenu des errements qui se préparent dans le cadre des prochaines élections présidentielles, 2011 doit être appréhendée comme une année de répit, entre deux périodes d’atonie économique et de confusion politique. Le plus dur avec la « baraka », ce n’est pas de l’avoir, mais de la conserver…
Marc Touati
Quid de l’économie cette semaine ?
PIB américain : la crise est effacée.
Certes, au quatrième trimestre 2010, le PIB américain n’a progressé « que » de 3,2 % en rythme annualisé, contre 3,5 % attendu par le consensus et 4 % par nos soins. De même, après avoir atteint 3,2 % au troisième trimestre 2010, le glissement annuel du PIB a légèrement reculé à 2,8 %. Pour autant, le détail des comptes nationaux confirme que l’Oncle Sam est définitivement sorti de la crise et s’apprête à continuer sur sa lancée pour 2011.
Tout d’abord, en atteignant un niveau de 13 382,6 milliards de dollars (base 2005), le PIB américain a enfin dépassé son niveau d’avant crise. Il se situe ainsi 0,1 % au-dessus de son précédent point haut atteint au quatrième trimestre 2007. Si cette hausse reste encore faible, elle tranche par rapport au fait que le PIB de la zone euro se situait encore 3,1 % en deçà de son niveau d’avant-crise au troisième trimestre 2010 (les chiffres du quatrième trimestre seront connus le 15 février mais ne devraient pas inverser la tendance)…
De plus, il faut souligner que la relative déception du résultat du quatrième trimestre outre-Atlantique s’explique principalement par une forte baisse de la formation de stocks, qui est passée de 121,4 milliards de dollars (base 2005) au troisième trimestre à 7,2 milliards de dollars au quatrième. Hors stocks, la croissance américaine a ainsi atteint 7,1 % sur ce dernier trimestre, soit un plus haut depuis 1984 !
La consommation et le PIB hors stocks flambent.
Sources : BEA, Datastream
Mieux, tous les moteurs principaux de l’économie américaine ont été au rendez-vous. A commencer par la consommation des ménages, qui a progressé de 4,4 %, contre 2,4 % attendu par le consensus. Malgré les intempéries de la toute fin d’année, les ménages américains ont donc bien retrouvé leur « fièvre acheteuse » habituelle.
Parallèlement, en dépit d’un ralentissement notable (+5,8 % au quatrième trimestre, contre + 15 % au troisième), l’investissement des entreprises en équipements et logiciels a enregistré son septième trimestre consécutif de hausse. Au cours de cette période faste, cet agrégat phare de l’économie a progressé de 21,7 %. Il ne se situe plus qu’à 3 % de son niveau d’avant-crise, c’est-à-dire celui du premier trimestre 2008.
Le cercle vertueux de l’investissement a pris son envol.
Sources : BEA, Datastream
En d’autres termes, après s’être mis en place très progressivement depuis le deuxième trimestre 2009, le cercle vertueux « investissement-emploi-consommation » a désormais pris son envol et devrait s’intensifier en 2011.
Et ce, d’autant que l’investissement logement des ménages a retrouvé le chemin de la hausse, en progressant de 3,4 %. Si la baisse de 27,3 % du troisième trimestre n’est pas effacée, cela montre néanmoins que l’hémorragie est stoppée dans le secteur de l’immobilier.
Enfin, au gré de la reprise du commerce mondial et des effets bénéfiques d’un dollar « bienfaisant », les exportations ont crû de 8,5 % au quatrième trimestre, enregistrant ainsi leur sixième trimestre consécutif de hausse, soit une progression de 18,4 %. Avec un niveau de 1 713 milliards de dollars (base 2005), elles atteignent désormais un sommet jamais observé dans l’histoire économique des Etats-Unis.
Quant aux importations, elles ont chuté de 13,6 % au quatrième trimestre, notamment sous l’effet de la baisse de la formation de stocks et de la faiblesse du dollar qui a renchérit leur coût.
Autrement dit, après avoir utilisé toutes les armes de politique économique (taux d’intérêt historiquement bas, relance budgétaire sans précédent et dollar faible), les Américains sont logiquement en train de récolter les fruits de leur stratégie.
A tel point qu’ils peuvent aujourd’hui se passer d’une partie de ces soutiens artificiels, comme l’indique la baisse de 0,6 % des dépenses publiques au quatrième trimestre. Comme le veut la théorie keynésienne de relance, les moteurs privés ont donc bien pris le relais des moteurs publics. Il est temps que ces derniers soient freinés.
Dans ce cadre,
Sources : BEA, Datastream, Prévisions 2011 : Assya Compagnie Financière
D’ici là, la croissance américaine devrait encore se raffermir. D’ores et déjà, il faut noter qu’en 2010, la progression annuelle moyenne du PIB des Etats-Unis a atteint 2,9 %, soit bien plus que la plupart des anticipations à travers le monde et 0,1 point de moins que la prévision que nous formulions il y a plus d’un an.
De plus, compte tenu de sa bonne performance de fin d’année, le PIB américain dispose d’ores et déjà d’un acquis de croissance de 1 % pour 2011. Dès lors, compte tenu notamment de l’augmentation des indices des directeurs d’achat dans l’industrie et les services qui laissent anticiper de bonnes performances pour les prochains trimestres, le PIB devrait croître d’au moins 3,2 % en 2011.
0 % en 2008, – 2,6 % en 2009, + 2,9 % en 2010 et enfin + 3,2 % en
Marc Touati
Consommation en France : au revoir la prime, bonjour la casse…
La prime à la casse plus forte que la neige ! Telle pourrait être la synthèse de l’évolution de la consommation des ménages français en décembre. En effet, alors que les intempéries du mois dernier ont empêché les consommateurs de dépenser massivement pour les fêtes, la fin définitive de la prime à la casse a généré un ultime « rush » chez les concessionnaires. Ainsi, en décembre, la consommation de biens d’équipement du logement a baissé de 0,5 % et celle dans le secteur de l’habillement a chuté de 1 %. Sur l’ensemble du quatrième trimestre, ces deux piliers de la consommation ont respectivement augmenté de 0,5 % et reculé de 0,9 %.
La consommation a été sauvée par l’automobile et maintenant ?
Sources : INSEE et Datastream
A l’inverse, et comme cela s’observe depuis presque deux ans, les achats d’automobiles ont, une fois encore, sauvé la mise. Et pour cause : après avoir déjà flambé de 14,1 % en novembre, la consommation de ce secteur a progressé de 8,6 % en décembre. Au quatrième trimestre, elle réalise une croissance de 15,4 %. En données annuelles, il faut cependant noter qu’après avoir progressé de 7,9 % en 2009, la consommation automobile a enregistré un recul de 3 % sur l’ensemble de l’année 2010. Dans le même temps, la consommation totale de produits manufacturés a augmenté de 0,7 % en 2009 et de 1 % en 2010.
En d’autres termes, il paraît clair que, sans la prime à la casse, la consommation française aurait été dramatique au cours des deux dernières années. Et ce, même si cette mesure a aussi vampirisé la consommation, en limitant les dépenses pour les autres types de biens.
Dans ce cadre, toutes les inquiétudes pointent pour 2011. En effet, après avoir excessivement dépensé grâce à la prime à la casse et anticipé leurs achats de voitures, les Français risquent désormais de se montrer plus parcimonieux. Et ce, tant dans le secteur automobile que dans celui des autres biens manufacturés.
La consommation reste fragile.
Sources : INSEE et Datastream
Certes, ayant réfréné leurs ardeurs pour les fêtes de fin d’année, ils devraient largement pr
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