« Au secours, l’inflation revient ! ». Tel est certainement l’une des phrases que vont lancer de nombreux analystes bercés par les sirènes du monétarisme. En effet, après l’augmentation de l’inflation de la zone euro à 2,2 % en décembre, c’est au tour de
Et pour cause : l’essentiel de cette progression s’explique par des facteurs exogènes et non-extrapolables. Il s’agit notamment de la nouvelle flambée de 1,9 % des prix énergétiques en décembre, liée directement à la hausse de 3,2 % des prix pétroliers. Ces évolutions mensuelles se traduisent par des glissements annuels de respectivement + 12,5 % et + 16,5 %. Parallèlement, la remontée des prix de décembre a également été poussée par des facteurs saisonniers, tels que l’accroissement des prix dans les secteurs du tourisme (+20,1 % pour les voyages touristiques) et l’augmentation de 0,7 % des prix dans les transports et les télécommunications.
A l’inverse, en dépit d’une hausse mensuelle de 0,2 %, les prix des produits manufacturés continuent de subir une déflation, affichant un glissement annuel de – 0,2 %. De quoi rappeler que la fragilité de la consommation reste bien présente et limite de facto l’augmentation des prix.
Prolongeant cette analyse, il faut également noter que l’inflation sous-jacente (c’est-à-dire hors éléments volatils et notamment hors énergie et produits alimentaires) reste des plus faibles, avec un niveau annuel de seulement 0,7 %.
Il est donc urgent de calmer les ardeurs des monétaristes, en particulier à
Soyons clairs : un peu d’inflation n’a jamais tué personne. Bien au contraire, une inflation comprise entre 2 et 3 % est normale en phase de reprise et peut même dynamiser la consommation, donc la croissance, puis l’emploi. Inversement, si on lutte excessivement contre une inflation limitée, en augmentant inopinément les taux d’intérêt de
Marc Touati