Les ménages français auraient-ils retrouver leur « fièvre acheteuse » légendaire ? Telle est la question qui pourrait se poser à la vue de la flambée de 2,8 % de la consommation des ménages en produits manufacturés en novembre. Ainsi, sans attendre les fêtes de fin d’année, ni même les soldes de janvier, les consommateurs hexagonaux ont décidé de frapper un grand coup pour faire oublier la morosité ambiante.
La raison de cet engouement subit pour la dépense est double. Tout d’abord, la perspective de la fin de la prime à la casse en décembre a réveillé les dernières ardeurs pour l’achat de voitures. Ainsi, après avoir baissé de 4,3 % en octobre, la consommation dans le secteur automobile a bondi de 14,9 % en novembre. Les offres promotionnelles des constructeurs ont donc atteint leur but : lancer un dernier baroud d’honneur avant la traversée du désert qui se prépare dans le secteur pour
La deuxième explication de la bonne tenue de la consommation en novembre réside dans l’augmentation de 2,9 % des dépenses dans le secteur du textile-cuir. En effet, devant la mollesse de ce type de consommation depuis la fin de l’été, les distributeurs et grands enseignes ont pratiqué d’importantes promotions qui, à l’instar du secteur automobile, ont également reçu un bon écho auprès des ménages. Ce succès relatif comporte néanmoins un risque : l’anticipation des dépenses à venir. Ce comportement se traduirait alors par une contre-performance de la consommation en décembre, et ce d’autant que, compte tenu des difficultés de déplacement qu’elles ont engendrées, les intempéries ont mécaniquement pesé à la baisse sur les dépenses de fin d’année.
En conclusion, la consommation des ménages français continue de bien résister mais demeure toujours très fragile et soumise aux offres promotionnelles des commerçants. Illustrant cette fragilité, il faut noter qu’en dépit de la « fièvre acheteuse » de novembre, le glissement annuel des achats de produits manufacturés demeure particulièrement faible à seulement 1,5 %. Ce résultat devrait d’ailleurs aussi constituer la performance annuelle moyenne de la consommation totale sur l’ensemble de 2010. Rien de très flamboyant.
Quant à 2011, si l’écroulement de la consommation s’annonce peu probable, sa croissance annuelle moyenne ne devrait pas excéder les 1,5 %. De quoi permettre à la progression du PIB d’atteindre au mieux les 1,8 %, soit à peine 0,2 point de mieux qu’en