A l’image des conditions climatiques hexagonales, l’économie française s’apprête à entrer dans une nouvelle vague de froid. C’est du moins ce qui ressort de la dernière enquête de l’INSEE dans l’industrie. En effet, après quatre mois consécutifs de hausse, le climat des affaires décrit par les industriels a rechuté en novembre. En perdant deux points au cours de ce dernier mois, il retrouve ainsi la barre fatidique des 100, c’est-à-dire son niveau moyen depuis 1976. Celui-ci n’a été dépassée qu’une seule fois depuis juin 2008, en l’occurrence en octobre 2010. Cela rappelle tristement que, dans l’Hexagone, la reprise ne dure jamais très longtemps. Ainsi, après avoir atteint 1,8 % au troisième trimestre, le glissement annuel du PIB français devrait reculer dès le trimestre suivant et surtout en 2011.
Pis, cette décélération ne fait que commencer. Et pour cause : l’indice des perspectives personnelles de production (qui constitue l’un des meilleurs indicateurs avancés de l’activité industrielle et de la croissance globale par la même occasion) chute de cinq points en novembre. Parallèlement, si les carnets de commandes étrangers gagnent trois petits points, les carnets globaux en perdent quatre. En d’autres termes, la demande intérieure est en train de s’étioler.
Ce regain de pessimisme s’explique par trois raisons principales : les craintes sociales nées des dérapages autour de la réforme des retraites, l’appréciation excessive de l’euro et la faiblesse de la consommation, elle-même liée à la fragilité de l’emploi et à la fin de la prime à la casse.
Certes, l’indice de production passée dans l’automobile a fortement augmenté en novembre, mais ceci n’est dû qu’à un mouvement de correction de l’effondrement d’octobre. Avec un niveau actuel de 23, il affiche d’ailleurs une baisse de 22 points par rapport à son niveau de septembre. Mais surtout, les carnets de commandes globaux ont poursuivi leurs descentes aux enfers, avec un niveau de – 52, contre une moyenne de long terme de – 17. Autrement dit, après le pain béni de la prime à la casse, le secteur automobile doit désormais se préparer au pain rassis.
Cette évolution reflète d’ailleurs assez bien la situation de l’économie française dans son ensemble : après avoir péniblement atteint 1,6 % cette année, la croissance hexagonale devrait atteindre un niveau équivalent en 2011. Il s’agira donc, pour la quatrième année consécutive, d’un niveau insuffisant pour augmenter significativement les créations d’emplois ou encore pour rembourser le simple paiement des intérêts de la dette publique.
Autrement dit, après
Marc Touati