Marchés boursiers, Etats-Unis : toujours attractifs (E&S n°141)

 

Humeur :

Des marchés boursiers toujours attractifs…


« Etes-vous vraiment sûr que la Bourse soit un bon placement aujourd’hui ? » Telle est la question qui nous parvient régulièrement à la lecture ou à l’écoute de nos articles et prévisions sur les évolutions boursières qui, selon certains, seraient trop optimistes.

Cette question n’est d’ailleurs pas nouvelle, puisqu’elle nous était déjà posée au printemps 2009 lorsque les grands indices boursiers atteignaient des planchers et faisaient dire au plus grand nombre que la baisse était loin d’être terminée. Dix-huit mois après cette tempête et comme nous l’annoncions à l’époque, la croissance mondiale est repartie en forte hausse (elle devrait dépasser les 4 % en 2010 et 2011) et les marchés actions ont retrouvé de belles couleurs.

Pourtant, niant cette réalité, de nombreux investisseurs continuent d’annoncer que le meilleur est passé et qu’il faut désormais se préparer à un « W » tant économique que boursier.

En dépit de ce regain de pessimisme, nous persistons et signons : malgré une volatilité inévitablement forte, les marchés actions demeureront haussiers au moins jusqu’à l’été 2011.

Bien entendu, un tel scénario se place dans un contexte géopolitique normal, c’est-à-dire sans dérapages notables en la matière. Dans le cas contraire, il faut évidemment reconnaître qu’en cas de conflits durables au Moyen-Orient ou dans tout autre partie sensible du globe, de vagues d’attentats en Europe ou encore d’attaques type 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, mettraient forcément à mal nos prévisions.

Mais là, nous sommes désolés, nous ne sommes pas devins, nous ne sommes que des économistes. Spéculer sur un événement géopolitique dramatique pour établir des prévisions économiques et boursières n’a, par définition, aucun sens. Alors, Mesdames et Messieurs les « Bear », essayez de ne baser vos prévisions que sur des données économiques. Tenter de faire paniquer le grand public, en brandissant la menace d’une catastrophe géopolitique imminente, n’est vraiment pas sérieux.

Aussi, si nous restons dans un contexte géopolitique normal, il nous paraît évident que les placements boursiers présentent le meilleur couple « rendement-risque ». Et ce, notamment, parce que les niveaux actuels des indices occidentaux sont relativement peu onéreux, en particulier au regard des profits conséquents des entreprises cotées et, plus globalement, d’une croissance mondiale très appréciable. Quant au scénario de rechute internationale, il ne faut pas exagérer sa probabilité. Compte tenu de la vigueur de la reprise économique, un ralentissement est logique, voire souhaitable. De là à transformer cette consolidation en rechute vers la récession, il y a un grand pas qu’il ne nous semble vraiment pas opportun de franchir.

De plus, au-delà des bons fondamentaux économiques qui créent un socle solide pour les marchés boursiers (à savoir, une croissance soutenue, une faible inflation, des taux d’intérêt très bas, des profits élevés), ceux-ci commencent d’ores et déjà à bénéficier du retour massif des fusions-acquisitions, levées de fonds, introductions en Bourse et autres OPA. Ces évolutions confirment que les investisseurs reviennent durablement sur des marchés boursiers, qui redeviennent donc très attractifs.

Enfin, pour finir de convaincre les sceptiques (et nous savons qu’ils sont encore nombreux), il suffit de comparer le couple rendement-risque des actions à celui des autres placements. Tout d’abord, en commençant par le point zéro du risque, c’est-à-dire le monétaire, il est clair que faire ce choix revient à accepter un rendement historiquement faible. Compte tenu du marasme de 2008 et des séquelles qu’il a laissées dans les esprits, nous pouvons comprendre que beaucoup optent encore pour cette possibilité.

Ensuite, en avançant sur la courbe des taux, il faut reconnaître que des obligations à deux ans sur des bonnes signatures présentent des rendements appréciables et peuvent donc justifier quelques investissements. En revanche, investir sur des obligations d’Etat à dix ans paraît aujourd’hui l’un des paris les plus risqués qui soient, notamment pour certains pays de la zone euro, et notamment en France. Non seulement parce que leur rendement est faible, mais surtout parce que le risque de forte remontée des taux, donc de baisse des cours, est très élevé.

Il en est de même sur de nombreuses « commodities », à commencer par les matières premières agricoles, mais surtout par l’or qui connaît une forte bulle spéculative qui risque de faire très mal lorsqu’elle explosera.

En ce qui concerne, les marchés immobiliers, il est important de distinguer plusieurs zones géographiques. Ainsi, aux Etats-Unis, la bulle ayant déjà largement explosé, la remontée des cours qui a d’ailleurs commencé depuis un an, devrait perdurer. En revanche, en Europe, et notamment dans l’Hexagone, le gros du dégonflement de la bulle n’a pas encore eu lieu et devrait se produire dans les deux prochaines années.

Autrement dit, face à l’ensemble de ces placements, soit trop peu rentables, soit beaucoup trop chers et donc dangereux, ou alors les deux à la fois, les marchés boursiers constituent une alternative très appréciable. Ils sont relativement peu chers et par conséquent font parti des rares placements à ne pas faire l’objet de bulle. Quant au facteur risque, si ce dernier est structurellement présent en Bourse, il demeure tout à fait contenu actuellement au regard des fondamentaux économiques et financiers internationaux.

Nous continuons donc d’anticiper une tendance haussière, qui se traduira notamment par un Dow Jones et un Cac 40 de respectivement 11 000 et 4 000 d’ici la fin d’année, puis de 13 000 et 4 500 d’ici l’été 2011. Autrement dit, dans un an, il sera un peu tard pour revenir en Bourse…

 

Marc Touati


Quid de l’économie cette semaine ?

Etats-Unis : de mieux en mieux.


Si l’économie américaine a connu une période de consolidation estivale notamment sur le front de l’emploi, la reprise est bien là, comme nous le confirment les statistiques publiées cette semaine.

A commencer par le secteur de la construction qui malgré une reprise progressive, est définitivement sorti de la crise.

Ainsi les mises en chantier, qui sont repassées sous la barre des 600 000 depuis mai, ont progressé de 10,5 % en août à 598 000 contre 541 000 en juillet.

Affichant un plus haut depuis avril, le rebond est significatif puisque ces dernières ont progressé de 25 % depuis leur plus bas en avril 2009 (477 000), confirmant que la crise est bien finie.

Le secteur de la construction est bien sorti de la crise.

 

Source : US Census Bureau, Datastream

Par ailleurs les permis de construire qui constituent un indicateur avancé des mises en chantier retrouvent progressivement des couleurs. En effet, ces derniers qui sont également retombés sous les 600 000 depuis mai, ont affiché une hausse de 1,8 % en août pour atteindre 569 000.

Depuis leur plus bas en mars 2009, les permis de construire ont progressé de 9 % confirmant que le plus dur est passé sur le front de la construction.

Le secteur immobilier retrouve également de l’allant outre-Atlantique. Ainsi après avoir plongé de 27 % en juillet à 3,84 millions en rythme annualisé, soit un plus bas historique, les ventes de logements existants ont bondi de 7,6 % en août pour atteindre 4,13 millions.

Si nous sommes encore loin de retrouver les niveaux d’avant crise, la faiblesse des taux d’intérêts ainsi que la hausse des revenus devraient continuer de soutenir les ventes de logements aux Etats-Unis dans les prochains mois.

Par ailleurs, l’indicateur avancé du Conference board, composé de dix statistiques économiques anticipant la performance de l’économie américaine, confirme sa bonne tenue.

En hausse quasi ininterrompue depuis avril 2009, l’indicateur avancé du Conference Board affiche toujours de belles couleurs puisqu’il a progressé de 0,3 % en août.

Tous les moteurs de la croissance sont en effet en marche tant au niveau de l’investissement que de la consommation des ménages, sans oublier l’emploi qui retrouve progressivement des couleurs.

 

Seule petite ombre au tableau le recul des commandes de biens durables en août. En effet après avoir progressé de 0,7 % en juillet ces dernières ont reculé de 1,3 % en août affectées par une baisse de 10,3 % des commandes dans le secteur des transports et de 4,4 % des commandes dans le secteur automobile.

A noter toutefois, une progression des commandes de machines et de matériels électroniques et informatiques affichant des hausses respectives en août de  3,9 % et de 3,8 %.

Enfin les commandes de biens durables hors transport affichent une hausse substantielle de 2 % soit leur plus forte progression depuis mars. Le glissement annuel atteint même 15% confirmant que la reprise est bien en marche.

Les commandes marquent le pas, mais l’investissement reste soutenu

 

Sources : Dpt of commerce-bureau of census, BEA, Datastream

 

Le cercle vertueux investissement-emploi-consommation s’installe durablement outre-Atlantique. Ainsi, bien loin de la croissance molle qui sévit dans la zone euro, le PIB américain devrait atteindre 3 % cette année.

 

Jérôme Boué




La météo économique de la semaine écoulée :

 

 

 



 


Les évènements à suivre du 27 septembre au 1er octobre:


Etats-Unis : la confiance règne.


L’actualité économico-statistique aux Etats-Unis sera marquée cette semaine par l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board (mardi) ainsi que par le chiffre final du PIB en rythme annualisé pour le deuxième trimestre (jeudi). Enfin, nous connaîtrons vendredi le détail des revenus et des dépenses des ménages ainsi que l’indice ISM des directeurs d’achat dans le secteur manufacturier.

De ce côté de l’Atlantique, nous suivrons dans la zone euro l’indice de sentiment économique (mercredi) ainsi que la première estimation de l’inflation (jeudi).

 

Mardi 28 septembre, 16h (heure de Paris) : l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board progresse encore en septembre.

 

Après avoir chuté de 8 points en juin et de 3 points en juillet du fait notamment de nombreuses destructions d’emplois outre-Atlantique, l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board a repris le chemin de la hausse en août pour atteindre un niveau de 53.50. En septembre, alors que l’emploi devrait retrouver des couleurs, nous anticipons que cet indicateur avancé de la consommation progressera à nouveau pour afficher un niveau de 55.

 

 

Mercredi 29 septembre, 11h : l’indice de sentiment économique eurolandais se stabilise en septembre.

 

Après avoir marqué le pas en mai, interrompant treize mois de hausse quasi ininterrompus, l’indice de sentiment économique dans la zone euro est reparti à la hausse pour atteindre un niveau de 101.8 en août. Néanmoins alors que la croissance eurolandaise est structurellement molle, brandissant la menace d’une nouvelle crise de la dette publique, cet indice qui représente le meilleur indicateur avancé du PIB, devrait se stabiliser à un niveau de 101,5 en septembre.

 

Jeudi 30 septembre, 11h : l’inflation eurolandaise reste contenue en septembre.