C’est donc le retour en force du défaitisme et de
Certes, il ne faut pas se voiler la face : ce scénario catastrophe est possible. Toutefois, il devrait encore être évité cette année. En effet, les craintes d’un « W » américain sont amplement exagérées. En fait, après la forte reprise de la fin 2009 et du début 2010, les Etats-Unis connaissent simplement un ralentissement logique. Il n’y a donc absolument pas de quoi paniquer.
L’exemple des carnets de commandes de juillet est d’ailleurs éloquent. Bien sûr, la petite hausse de 0,3 % et la baisse de 3,8 % des commandes hors transport sont décevantes. Cependant, il ne faut pas oublier qu’en dépit de ces contre-performances, les glissements annuels de ces deux indicateurs avancés de l’investissement demeurent très favorables : respectivement + 8,6 % et + 8,5 %. Autrement dit, après la flambée d’il y a quelques mois, l’investissement va certes ralentir mais rester sur des rythmes de croissance très satisfaisants.
Il est vrai qu’avec un secteur immobilier toujours atone, l’économie américaine reste freinée. Cependant, compte tenu de la faiblesse durable des taux d’intérêt et du prolongement de la relance budgétaire, les marges de croissance restent importantes. De même, si l’emploi reste encore décevant, il ne faut pas oublier que l’évolution de ce dernier est traditionnellement un indicateur retardé de l’activité. D’ailleurs, celui-ci a déjà redémarré au printemps et, après une pause estivale, devrait nettement progresser dans les prochains mois. Il ne s’agit donc que d’une question de temps.
Le seul bémol réside dans le fait que les investisseurs ne savent plus prendre le temps. D’où une fuite en avant perpétuelle qui fait que les marchés continueront de pratiquer le « stop and go ». En d’autres termes, ils continueront de passer d’une crainte de récession à un espoir de reprise durable en quelques jours. La volatilité restera donc particulièrement forte, mais la tendance redeviendra haussière sur les marchés actions.
Evidemment, les indices boursiers peuvent encore baisser. Néanmoins, avec le maintien d’une croissance mondiale soutenue (autour des 4 %), des profits et des perspectives de résultat des entreprises très positifs, sans oublier le retour en force des fusions-acquisitions et autres OPA, les marchés boursiers disposent d’un potentiel de rebond particulièrement conséquent.