Les Bleus, une affaire d’Etat

 

La coupe du Monde de football est une fête. Que l’on soit ou non un adepte du ballon rond, il s’agit du plus grand événement sportif de la planète. Cependant, avant même le début de la compétition, l’équipe de France et son entraîneur faisaient déjà l’objet de nombreuses critiques. Joueurs impliqués dans une affaire de mœurs, manque de cohésion de l’équipe, motivation incertaine, mauvais choix tactiques d’un sélectionneur sortant, la liste est longue… Bref, le Mondial n’avait même pas commencé que les Bleus broyaient déjà du noir… Le résultat fut malheureusement bien plus sévère qu’attendu. On a plutôt eu affaire à une bande de jeunes millionnaires capricieux qu’à de véritables professionnels du football incarnant les valeurs sportives, comme la combativité, le dépassement de soi, la solidarité et l’esprit de compétition. A l’inverse, nous avons eu davantage affaire à des figurants qui jouaient les divas.

 

Lorsqu’on a l’honneur d’être sélectionné pour représenter la France, on se soumet aux décisions du sélectionneur, aussi contestables soient elles. Bien loin d’un tel état d’esprit, les joueurs ont rejeté Raymond Domenech qui avait perdu toute crédibilité à leurs yeux. Cerise sur le gâteau, la FFF est apparue comme une instance fantoche complètement ignorée par les joueurs, qui – il faut se rendre à l’évidence – ont clairement pris le pouvoir. L’image de la France est indéniablement ternie à l’étranger, et notre pays a été une fois de plus la risée des médias étrangers. Face à un tel désastre, l’intervention du politique est donc devenue nécessaire. On a assisté au spectacle de Roselyne Bachelot qualifiant les joueurs de l’Equipe de France de « caids » dans l’hémicycle de l’assemblée nationale.

 

Enfin, notre omni-président passionné de football et soucieux des intérêts nationaux, est rentré dans la danse puisqu’il a demandé à recevoir Thierry Henry à l’Elysée. On est donc très loin de Jacques Chirac exultant après la victoire de l’Equipe de France en 1998. Il est que Nicolas Sarkozy n’est pas gâté par la conjoncture sportive. Cette équipe des Bleus est malheureusement à l’image de la France d’aujourd’hui, et ce triste spectacle a fait l’unanimité dans la classe politique. En prenant en main la situation, l’ex Premier flic de France s’attaque aux hommes qui ont fait un hold up sur le maillot bleu. Nicolas Sarkozy va une fois de plus jouer aux pompiers, car l’Equipe de France a bien mis le feu, mais malheureusement pas dans les circonstances espérées.

 

 

La phrase de la semaine :

«Il faut effectivement dissocier les excès commis par certains ministres de la situation de Woerth qui n’a rien à se reprocher». De Nicolas Sarkozy.