Rumeurs : Rachida, Dati quelque chose ?

 

Alors que Nicolas Sarkozy s’est rendu à Washington à la conférence sur le désarmement nucléaire, c’est une bombe très particulière que tente de désamorcer l’Elysée : la rumeur autour du couple Sarkozy. Ce nouvel épisode dans la saga du château est de plus en plus embarrassant pour l’Elysée et tourne à l’affaire d’Etat hyper médiatisée.

 

Rachida Dati, qui fut très proche de Cécilia Sarkozy avant d’être évincée sans ménagement du gouvernement il y a presque un an, serait, selon l’entourage présidentiel, à l’origine de ces rumeurs. L’ex garde des Sceaux frappée de disgrâce s’est d’ailleurs vu confisquer en pleine soirée électorale sur ordre de l’Elysée sa voiture de fonction et le personnel mis à sa disposition,. Si la liste des suspects potentiels est longue, l’ex symbole du président est désormais dans la ligne de mire de Nicolas Sarkozy. Pour ceux qui auraient encore des doutes, Claude Guéant, l’homme fort de l’Elysée, a confirmé que le Président de la République ne voulait plus la voir.

 

Mais l’affaire ne s’arrête pas là, puisque l’Elysée est soupçonné d’avoir fait diligenter une enquête à ce sujet. Malgré les efforts soutenus de la première dame de France pour nier l’existence de cette enquête, le Directeur de la DCRI Bernard Squarcini a confirmé qu’il y avait bien eu une intervention de la part de ses services. Au delà de la cacophonie actuelle, cela veut dire que la DCRI (fusion de la DST et des RG) aurait été utilisée par l’Elysée pour découvrir l’origine de ces rumeurs. Nous assistons donc manifestement à une grave dérive au plus haut niveau de l’Etat. On se souvient bien sûr de François Mitterrand utilisant les écoutes téléphoniques pour protéger l’existence de sa fille cachée. Si Bernard Squarcini, spécialiste du renseignement très proche du Président, essaie désormais de rectifier le tir en jouant sur la sémantique, les faits sont là…

 

Dernier épisode en date, qui n’est pas pour apaiser notre bouillant Président, des voix s’élèvent pour mettre en cause Dominique de Villepin, faisant désormais figure de « coupable de service ».

 

Il semble que Nicolas Sarkozy, qui pendant longtemps a mis en scène sa vie privée, a donné de l’essence et des allumettes aux pyromanes de son intimité. En effet, alors la presse jetait un voile pudique sur la vie privée de ses prédécesseurs – Giscard, Mitterrand et Chirac – elle n’en fait pas autant avec Nicolas Sarkozy dont la vie intime devient un feuilleton politico médiatique. Lorsque l’on connaît la personnalité du Président, l’affaire est loin d’être terminée. Après la débâcle des régionales et à l’approche de la réforme des retraites, le Président et sa majorité se seraient bien passés d’un tel épisode écornant une fois de plus l’image du pouvoir en place.

 

Alors qu’il se pose une fois de plus en victime, le Président ne fait que payer la médiatisation extrême de sa vie privée à des fins politiques. C’est ce qu’on appelle l’effet boomerang.

 

La phrase de la semaine :

« C’est le Premier Ministre qui a fait la campagne des régionales, mais c’est moi qui paie l’addition » Nicolas Sarkozy dans Le Figaro

 rôme Boué