Les déboires de
La première, plus conceptuelle, nous pousse à nous interroger sur la notion « de zone monétaire optimale », que l’eurozone est censée incarner. En effet « une monnaie unique » n’est totalement appropriée que lorsque la zone qui la reconnaît comme monnaie officielle est dotée de 3 caractéristiques : complémentarité des économies nationales, niveau de développement proche, et, surtout circulation des facteurs de production (capital, travail). On constate que
La deuxième leçon découle de la première. C’est la fameuse « théorie du passage clandestin », selon laquelle, un Etat peut avoir intérêt à relâcher ses efforts de rigueur, lorsqu’il se sent protéger par un processus communautaire qui le sauvera, en cas de difficultés. Autrement dit, le gouvernement grec peut envisager de continuer sa politique laxiste, s’il sait que le reste de la zone viendra à son secours, ce qui bien sûr fragilise la zone monétaire dans son ensemble. Sur ce point, nous allons voir rapidement si la zone euro est disposée à aider
Troisième leçon : la rapidité avec laquelle la crise grecque s’est déclenchée. Amplifiée par le marché des CDS (« Credit Default Swaps »), la « prime de risque » de
Et c’est la quatrième leçon : il n’ya pas de procédure institutionnellement forte de traitement de cette crise, au niveau de la zone euro. D’une part, le traité de Maastricht interdit à
La dernière leçon concerne l’euro. La monnaie unique a été largement sanctionnée par la crise grecque, puisqu’elle a perdu 10% en 3 mois. Du point de vue de nos exportateurs, c’est une excellente nouvelle : cela fait de nombreuses années qu’ils se plaignaient du handicap causé par l’euro « fort » ; sans succès, puisqu’aucun de nos grands partenaires commerciaux (Etats-Unis, Chine) ne souhaitaient renforcer sa propre monnaie.
Cependant cette « bénédiction » doit être modérée par 2 considérations : la « volatilité » excessive des monnaies n’est jamais favorable aux courants commerciaux (or l’euro pourrait encore baisser lourdement, si d’autres Etats de la zone connaissaient des problèmes) ; la baisse de l’euro peut entrainer une certaine inflation et rendre plus difficile de l’émission de « bonds » souverains (les investisseurs potentiels non- résidents voulant éviter le risque de change).
Enfin, une sixième leçon à l’usage de
Bernard MAROIS
Professeur Emérite HEC Paris
Président Club Finance HEC