Lionel Jospin en embuscade.

Après avoir écrit « Le monde comme je le vois », Lionel Jospin revient sur le devant de la scène quelques années plus tard avec son nouvel ouvrage « Lionel raconte Jospin ». Sans faire un retour officiel, Lionel Jospin se remet officieusement en selle en montrant qu’il est toujours là et en occupant le terrain médiatique. Il est vrai que l’homme ne manque pas d’atouts ni d’expérience. Ancien secrétaire national du PS, plusieurs fois ministre, il fut pendant longtemps le grand rival de Laurent Fabius à la succession de François Mitterrand. Alors que son rival nommé Premier Ministre semblait mis sur orbite, les événements politiques en décidèrent autrement. La défaite de la gauche aux élections législatives de 1986 freina en effet considérablement l’envol de Laurent Fabius.

 

Plus tard, le renoncement de Jacques Delors dans la course à la présidence en 1994 permit à Lionel Jospin de se retrouver en situation de représenter son camp face à Jacques Chirac. Battu en 1995 puis en 2002, il fut marqué au fer rouge par cette dernière défaite qui vit Jean-Marie Le Pen prendre sa place au second tour de l’élection présidentielle. Profondément marqué, il fit alors un départ fracassant, assumant son échec pour certains, abandonnant le bateau qui coulait pour d’autres. Le choc violent qu’il subit alors peut être comparé à la défaite de Valéry Giscard d’Estaing en 1981 face à François Mitterrand, car le candidat malheureux n’envisageait absolument pas l’échec face à son rival socialiste à l’époque. D’ailleurs, VGE ne put ouvrir un journal à la page politique pendant des années et ne se représenta jamais à l’élection suprême.

 

Cependant, en politique, rien n’est jamais définitif, le contexte politique et social fait qu’à tout moment, une personnalité politique inattendue peut réapparaître sur le devant de la scène. Lionel Jospin en est parfaitement conscient, et le goût du pouvoir, le désir d’action ainsi que ses fortes convictions personnelles sont autant de puissants moteurs capables de faire redémarrer un véhicule immobilisé depuis longtemps. A ce titre, Lionel Jospin peut être comparé à Dominique de Villepin que beaucoup estiment sans avenir politique mais qui croit en ses chances, et qui petit à petit essaie de se remettre en selle. Si Lionel Jospin est particulièrement lucide sur ses faibles chances de représenter le PS en 2012, il se tient en embuscade et un retour au premier plan ne peut être totalement exclu, alors que le PS cherche encore un vrai leader capable de l’emporter. A suivre…

 

 

La phrase de la semaine :

«Nous ne vendons pas la peau de l’ours, d’abord parce que nous ne tuons pas les ours !» de Dominique Voynet à propos des résultats espérés par les Verts aux régionales.

 

rôme Boué