Question de confiance !

Les « affaires » ont malheureusement toujours fait partie de la vie politique française : qu’elles aient un réel fondement ou qu’elles visent à déstabiliser un homme politique, elles ont une influence non négligeable sur l’opinion de l’électorat. Si depuis quelques années, le rythme des affaires semblait avoir marqué le pas, le dossier Julien Dray a relancé la machine à scandales politiques qui tourne actuellement à plein régime, suivi de l’affaire Clearstream. Véritable affaire d’Etat mettant en scène des personnalités politiques de premier plan, Clearstream décrédibilise encore un peu plus une classe politique dont l’image n’était déjà pas très reluisante.

 

Alors que ce dossier est encore brûlant, on sert aux Français l’affaire de l’Angolagate, réchauffée certes mais qui ne manquera pas de laisser à nos concitoyens un goût amer. Bien plus qu’un simple épisode judiciaire il s’agit une fois de plus d’une affaire d’Etat impliquant des personnalités imminentes dont le sulfureux Charles Pasqua. Le cirque politico médiatique a atteint son paroxysme lors de la conférence de presse et le vrai-faux tremblement de terre annoncé par ce même Pasqua.

 

De nombreux Français qui se forgent une opinion sur la base du JT de 20h, d’internet ou de la presse, suivent les intrigues de la vie politique comme un feuilleton politico-médiatique dont les rebondissements sont désormais vécus en temps réel. A l’heure de la communication reine, des « spin doctors » et autres gourous, nos hommes politiques sont devenus de véritables produits de grande consommation. Des personnalités comme Jacques Seguela ou le défunt Jacques Pilhan qui conseilla Mitterrand puis Chirac ont prouvé l’importance de l’image dans un univers où la perception des choses domine bien souvent la réalité. Désormais chaque ministre ou chaque secrétaire d’Etat a son « dircom » chargé de superviser le packaging de son action gouvernementale. Seulement voilà, lorsque nos élus dérapent et qu’il y a donc tromperie sur la « marchandise » il n’y a pas de recours possible autre que judiciaire. Cependant, les Français sont bien souvent désarçonnés face à l’immunité dont jouissent nos élus alors que ces derniers se doivent d’être irréprochables.

 

A l’heure où de nombreux hommes politiques ont toujours confiance dans la justice de leur pays, la question est de savoir si les Français ont toujours confiance en eux. Rien n’est moins sûr…

 

La phrase de la semaine :

«Il y a des mois qui sont bons, et des mois qui sont moins bons. Ce que je souhaite pour Brice et tous les Français, c’est que la tendance continue» De Michèle Alliot-Marie, à propos des résultats de son successeur à l’Intérieur…

 

rôme Boué