Fed, BCE, BoE: statu quo en attendant 2010

L’actualité économico-statistique aux Etats-Unis sera marquée cette semaine par la publication des indices ISM des directeurs d’achat, tout d’abord, dans l’industrie manufacturière (lundi), puis dans les services (mercredi). Nous suivrons mercredi également le FOMC de la Fed et la décision sur le taux objectif des fed funds. Pour finir, l’attention se focalisera vendredi sur le rapport sur l’emploi.

Dans la zone euro, nous suivrons jeudi, la réunion de la BCE et la décision sur le taux refi. Enfin jeudi sera également marqué par l’annonce sans surprise du statu quo sur les taux de la Banque d’Angleterre.

 Lundi 2 novembre, 16h (heure de Paris) : hausse de l’indice ISM manufacturier en octobre.

Après avoir franchi la barre des 50 pour la première fois depuis janvier 2008 pour atteindre un niveau de 52,9 en août, l’indice ISM manufacturier est ressorti à 52,6 en septembre confirmant que la reprise industrielle est bien en train de s’installer aux Etats-Unis. Dans ce cadre nous anticipons une hausse de l’indice ISM manufacturier qui devrait atteindre un niveau de 53 en octobre soit un plus haut depuis mai 2006.

Mercredi 4 novembre, 16h : l’indice ISM des directeurs d’achat dans les services progresse encore en octobre.

Après avoir atteint 48,4 en août, l’indice ISM non-manufacturier qui mesure l’activité dans les services a franchi pour la première fois depuis août 2008, la barre des 50 en septembre pour ressortir à 50,9. La reprise est bien en marche aux Etats-Unis et après avoir désinvesti plus que de raison, les entreprises se lancent désormais dans un mouvement de réinvestissement important, non seulement dans l’industrie mais aussi dans les services. De fait, nous anticipons une nouvelle hausse de l’indice ISM non-manufacturier qui devrait atteindre un niveau de 52 en octobre soit un plus haut depuis décembre 2007.

Mercredi 4 novembre, 20h15 : Pas de hausse du taux objectif des federal funds avant le printemps 2010.

La Fed qui a pris la mesure de la gravité de la situation a fait preuve d’une très forte réactivité puisqu’elle a réduit sont taux objectif des Federal Funds entre 0 et 0,25% depuis décembre 2008. Néanmoins, après avoir abaissé son étreinte monétaire au maximum, la Fed qui devra accompagner la reprise et la reflation, sera dans l’obligation d’augmenter ses taux directeurs. Sur ce point, Ben Bernanke a été très explicite : la Fed n’augmentera pas les taux avant que le chômage ne baisse de manière significative, et par la suite ne s’engagera pas dans une phase de fort resserrement monétaire de manière à consolider la reprise. Dans ce cadre, nous anticipons que le taux objectif des federal funds sera augmenté à 0,50% au printemps 2010.

Par la suite dès que la croissance, les créations d’emplois et l’inflation à plus de 2% seront de retour, la Fed accélérera la cadence pour amener son taux des fed funds vers les 1,75% d’ici un an, confirmant ainsi l’ancrage de la reprise outre-atlantique.

Jeudi 5 novembre, 13h : statu quo pour les taux de la Bank of England.

Face à l’ampleur de la récession outre-Manche, la Banque d’Angleterre qui avait procédé en février à une baisse de 50pb de son taux de base, a de nouveau baissé ce dernier en mars de 50pb pour atteindre 0,50% soit un plus bas historique. Le maximum a donc été fait sur le front de la politique monétaire et la Banque d’Angleterre maintiendra son taux de base à 0,50 % en novembre. En 2010, le retour d’une variation annuelle positive tant du PIB que des prix va évidemment changer la donne, et la Banque d’Angleterre sera alors dans l’obligation d’augmenter ses taux directeurs. Mais attention la BoE devra se livrer à un fine tuning efficace puisque cette hausse devra être à la fois suffisante pour empêcher une trop forte inflation mais pas trop non plus, afin de ne pas casser la reprise.

Jeudi 5 novembre, 13h45 : la BCE laisse son taux refi inchangé en novembre.

Alors que le glissement annuel du PIB de la zone euro est encore proche de -5%, que l’inflation eurolandaise est négative et que l’euro se situe à un niveau beaucoup trop cher au regard des fondamentaux économiques, la BCE laissera inchangé son taux refi en novembre à 1%. Pour le justifier, elle s’appuiera notamment sur la reprise fragile qui se dessine dans la zone euro notamment révélée par les dernières enquêtes IFO, INSEE ou PMI. De plus, alors que l’inflation redeviendra positive en novembre et devrait avoisiner les 1,6% en janvier 2010, puis les 2% d’ici le printemps 2010, l’institut francfortois ne manquera pas de réagir afin d’éviter une telle « catastrophe » pour la zone euro. Nous anticipons donc que la BCE augmentera son taux de refi à 1.25% début 2010, puis à 1,50% au printemps, condamnant ainsi la zone euro à une croissance molle.

Vendredi 6 novembre, 14h30 : le taux de chômage se stabilise et les destructions d’emplois ralentissent aux Etats-Unis en octobre.

Après une baisse exceptionnelle à 9,4% en juillet, le taux de chômage est logiquement reparti à la hausse pour atteindre 9,8% en septembre soit un plus haut depuis juin 1983. Toutefois, après cette hausse au mois de septembre nous anticipons une stabilisation du taux de chômage à 9,8% au mois d’octobre. Parallèlement, les destructions d’emplois qui avaient augmenté en septembre devraient régresser sensiblement pour atteindre 150 000 en octobre. Néanmoins, il est fort probable que le taux de chômage augmentera dans les prochains mois, pour se stabiliser autour des 10% jusqu’au début 2010.

Jérôme Boué