Qu’on le veuille ou non, que cela plaise ou pas, c’est un fait :
Certes, il faut souligner encore et toujours qu’hors énergie, l’inflation est toujours présente. Ainsi, le glissement annuel de l’indice des prix sous-jacent (c’est-à-dire hors tarifs publics et prix volatils, en particulier l’énergie) atteint un niveau de + 2 % en septembre. Autrement dit, la déflation généralisée n’est pas d’actualité dans l’Hexagone.
Néanmoins, il faut également noter que sur le mois de septembre, les indices de prix ont identiquement reculé de 0,2 % avec ou sans les prix volatils. Dans les services, secteur habitué à la hausse des prix, ces derniers ont même reculé de 0,8 % en septembre, repli qui serait liée à la fin de la période estivale, les prix s’ajustant à la baisse dans les secteurs touristiques et des transports une fois le rush de l’été passé.
Enfin, la concurrence étant de plus en plus forte dans le secteur automobile et la demande fragile, les prix des voitures continuent de baisser fortement (- 1,9 % sur septembre et – 2,5 % sur un an), pour le plus grand bien des automobilistes mais au grand dam des marges des constructeurs, qui risquent donc de continuer à réduire leurs coûts, notamment sur le front de l’emploi.
C’est d’ailleurs là qu’est le principal problème de la déflation. Car, si elle est positive à court terme sur le pouvoir d’achat des ménages, son prolongement devient à moyen terme destructeur d’emplois, donc de revenu, grevant finalement l’augmentation initiale du pouvoir d’achat.
C’est pourquoi, si la baisse des prix depuis cinq mois a et va mécaniquement favoriser la croissance du PIB au deuxième et au troisième trimestre, ses avantages risquent de s’estomper à moyen terme, via le prolongement des destructions d’emplois.
Et ce, d’autant que le mois d’octobre devrait consacrer un sixième mois consécutif de déflation, puisqu’en supposant que les prix augmenteront de 0,2 % sur ce dernier mois, le glissement annuel restera négatif à – 0,1 %. Par la suite, il devrait néanmoins repasser en territoire positif sans pour autant atteindre la barre fatidique des 2 % avant l’automne 2010. Cela devrait donc se traduire par une inflation annuelle moyenne de 0,1 % en 2009 et de 1,5 % en 2010.
Les risques d’hyperinflation annoncée ici ou là sont donc largement surestimés. A l’inverse, les risques de croissance durablement molle et de faiblesse de l’emploi sont sous-estimés.