Les affaires en France ne se font malheureusement pas qu’en période de soldes. Cela fait en effet plusieurs décennies que le pays est régulièrement frappé par des scandales mettant en cause nos hommes politiques. Ces « affaires » selon le terme consacré transcendent les clivages politiques au point d’apparaître pour certains comme une caractéristique génétique de nos élus. Si les Français ont la mémoire courte, la liste est longue et ne frappe pas que des « seconds couteaux » de la politique. Il y a tout d’abord les Présidents de la République : on se souvient de l’affaire des diamants de Giscard qui l’avaient lourdement handicapé pendant la campagne présidentielle de 1981, Mitterrand et les écoutes téléphoniques de l’Elysée, et enfin Jacques Chirac avec l’affaire de la Mairie de Paris, du présumé compte au Japon et de l’utilisation douteuse des fonds secrets. Mais il y a aussi les Premiers Ministres : Laurent Fabius et la célèbre affaire du sang contaminé, Alain Juppé qui paya l’addition au prix fort pour la Mairie de Paris, et enfin Edouard Balladur et l’affaire Schuller Maréchal. Sans oublier les Ministres célèbres comme Bernard Tapie (Adidas) et Roland Dumas avec l’affaire Elf.
Rappelons nous de ceux que l’on appelait à droite les « rénovateurs » (Carignon, Longuet, Noir, Léotard) tous impliqués dans des affaires plus ou moins avérées. Pour finir, le sulfureux Charles Pasqua qui semble pour l’instant avoir eu plus de chance que son ami Marchiani. La cerise sur le gâteau des affaires étant bien sûr l’affaire Clearstream, véritable feuilleton politico-judiciaire opposant un Président de la République et un ex Premier Ministre, du jamais vu. Malheureusement, et au crédit des personnalités politiques souvent mises en cause, la présomption d’innocence est régulièrement bafouée. On le voit d’ailleurs dans l’affaire Clearstream durant laquelle Nicolas Sarkozy n’hésite pas à qualifier Villepin de coupable alors que l’instruction est en cours.
Dominique Strauss Kahn en a également fait les frais. Appliquant la règle qui voulait que tout ministre mis en examen doit démissionner, il quitta son poste ministériel et fut très vite cloué au pilori, alors que le non lieu le concernant passa presque inaperçu. Ces affaires qu’elles soient réelles ou non, alimentent bien souvent l’image calamiteuse qu’ont les Français de leurs hommes politiques. De manière générale, mais plus particulièrement en période de crise, nos élus se doivent de montrer l’exemple afin de justifier et de conserver la confiance de leurs électeurs. Malheureusement, la multitude d’affaires qui se sont succédées ont amené les Français à faire l’amalgame en condamnant la classe politique dans son intégralité. Il est vrai cependant que trop souvent de nombreux hommes politiques ont fait leur la célèbre phrase d’Oscar Wilde « la meilleurs façon de résister à la tentation c’est d’y céder ».
La phrase de la semaine :
«De toute façon, une idée de Copé est par nature inhumaine.» de Nicolas Sarkozy.
Jérôme Boué