Rebondissements dans l’affaire Clearstream

 

Qui a falsifié les listings bancaires Clearstream pour y faire apparaître des dizaines de noms de personnalités, les accusant ainsi à tort d’avoir possédé des comptes occultes ? Voilà en substance le nœud de l’affaire Clearstream, sachant – et ce n’est pas un détail – que parmi ces noms figurait celui de Nicolas Sarkozy sous les patronymes de Nagy Bosca. L’acte d’accusation révélerait qu’un corbeau – Jean-Louis Gergorin – aurait transmis les noms à l’informaticien Imad Lahoud pour que ce dernier les ajoute au listing existant Clearstream, avec la complicité de Dominique de Villepin.

 

Dernier rebondissement de l’affaire, Imad Lahoud a reconnu avoir ajouté les noms de Nagy Bosca à la demande de Jean-Louis Gergorin, et cela dans le bureau d’Yves Bertrand, le tout étant connu de Dominique de Villepin. Nicolas Sarkozy étant devenu entre-temps président de la République, l’histoire prend aujourd’hui des allures de polar politique. Alors s’agit-il d’une fiction ou de la réalité ? En apparence, tout accable l’ancien Premier Ministre Dominique de Villepin. Rappelons en effet le contexte de l’époque où le clan Chirac / Villepin / Bertrand (Directeur central des Renseignements Généraux pendant 12 ans jusqu’en 2004) était en guerre totale contre Sarkozy. Chaque nomination faisait l’objet d’un affrontement entre Chirac et Sarkozy : Bernard Squarcini refusé par Jacques Chirac en remplacement d’Yves Bertrand, Claude Guéant refusé par J Chirac au poste stratégique de Préfet de police de Paris. C’est la période du fameux « je décide et il exécute » lancé par J Chirac lors de la cérémonie des vœux du 14 juillet 2004.

 

Pour Nicolas Sarkozy, les choses sont claires et le clan Chirac – avec l’appui d’Yves Bertrand et de Philippe Massoni, ancien conseiller à la sécurité de J Chirac – a tout fait pour le faire chuter. L’actuel Président privilégie donc la théorie du complot selon laquelle Dominique de Villepin, Premier Ministre briguant la magistrature suprême, était prêt à tout pour empêcher son élection. Seulement voilà, Dominique de Villepin se pose également en victime face à la paranoïa d’un Nicolas Sarkozy qui considère comme des ennemis toux ceux qui ne sont pas avec lui. Actuellement dans l’œil du cyclone, l’ancien Premier Ministre est il donc victime ou comploteur ? Suite au prochain épisode.

 

 

La phrase de la semaine :

 

«Pour lui, le monde se divise en deux camps : amis et ennemis. Il n’y a ni statut intermédiaire ni juste milieu » d’Yves Bertrand à propos de Nicolas Sarkozy.

 

rôme Boué